L’ancien président de la République démocratique du Congo, Joseph Kabila, est sorti de son silence ce vendredi à travers une direct publiée sur YouTube, afin de réagir sur plusieurs sujets du moment y compris aux rumeurs persistantes sur sa prétendue présence à Goma.
Dans son message adressé aux Congolais, il a fermement démenti les allégations relayées ces derniers jours par les réseaux sociaux et certains médias, qualifiant les décisions prises par le gouvernement de « légères » et « arbitraires ».
« Il y a quelques jours, suite à une simple rumeur de la rue ou des réseaux sociaux concernant ma prétendue présence à Goma où je compte effectivement me rendre dans les prochains jours le régime en place à Kinshasa a pris des décisions arbitraires avec une légèreté déconcertante. Cela témoigne du recul spectaculaire de la démocratie dans notre pays », a-t-il déclaré.
Ces rumeurs ont eu des répercussions politiques majeures. Le gouvernement continue de soutenir que l’ancien chef de l’État s’est rendu à Goma, une ville actuellement sous contrôle de l’alliance rebelle AFC-M23, en guerre ouverte contre Kinshasa.
Cette accusation a entraîné la suspension des activités du Parti du Peuple pour la Reconstruction et la Démocratie (PPRD), formation politique fondée par Joseph Kabila, la saisie de certains de ses biens, ainsi que la levée de son immunité parlementaire en tant que sénateur à vie, en vue de poursuites judiciaires.
Le climat politique s’envenime davantage alors que le président Félix Tshisekedi avait déjà, à plusieurs reprises, évoqué un lien entre Kabila et l’AFC-M23, l’accusant implicitement d’être l’un des instigateurs de cette rébellion armée.
Cette sortie médiatique de Joseph Kabila, rare depuis la fin de son mandat en 2019, marque peut-être le début d’un bras de fer politique plus ouvert avec les autorités actuelles, dans un contexte de tension croissante à l’est du pays.
Muller Mundeke
Habari Kivu