La capitale qatarie devient-elle un nouveau centre diplomatique pour la crise dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC) ? Bertrand Bisimwa, coordonnateur adjoint de l’Alliance des Forces de Changement/Mouvement du 23 Mars (AFC/M23), ainsi que le colonel John Imani Nzenze, chargé des renseignements, ont atterri à Doha sur invitation de l’Émir du Qatar, Tamim Al Thani.
Cette visite surprise alimente les spéculations sur une médiation entre Kinshasa, Kigali et le groupe armé.
Alors que la situation sécuritaire dans l’est de la RDC reste explosive, l’arrivée de cette délégation pourrait marquer une nouvelle tentative de négociation. L’AFC/M23, en conflit ouvert avec les Forces armées congolaises (FARDC), est au cœur des tensions régionales, notamment en raison des accusations répétées de Kinshasa sur un soutien rwandais au mouvement.
Si le contenu exact des discussions reste flou, plusieurs observateurs estiment que Doha pourrait chercher à jouer un rôle similaire à celui qu’il a eu dans d’autres conflits internationaux, notamment en Afghanistan et au Soudan.
Le Qatar, reconnu pour sa diplomatie proactive, pourrait-il réussir là où d’autres tentatives de médiation ont échoué ?
Pendant ce temps, sur le front, les affrontements se poursuivent au Nord-Kivu, où les populations civiles continuent de payer le prix du conflit. Des centaines de milliers de déplacés s’entassent dans des camps surpeuplés, tandis que la pression diplomatique s’intensifie sur les acteurs régionaux pour trouver une solution durable.
Si cette initiative de Doha aboutit, elle pourrait remodeler les dynamiques diplomatiques dans la région des Grands Lacs. Dans le cas contraire, la situation pourrait s’enliser davantage, avec un conflit toujours plus meurtrier. Le Qatar réussira-t-il à ouvrir une nouvelle voie vers la paix ?
Il n’y a pas longtemps, Félix Tshisekedi et Paul Kagame s’étaient rencontrés autour de l’émir du Qatar le 28 février dernier contre toute attente.
Patrick Kalume