Nyabiondo, en territoire de Masisi, a de nouveau vu le retour des résistants Wazalendo dans la soirée du jeudi 13 mars 2025. Ces derniers ont investi l’agglomération après en avoir été chassés par les rebelles du M23 il y a quatre jours.
Selon une source locale, les résistants congolais ont fait leur entrée à Nyabiondo aux environs de 15 heures. Ce retour s’explique principalement par le déplacement des combattants du M23 vers Kashebere, dans le territoire voisin de Walikale.
« Il n’y avait plus de présence du M23 dans Nyabiondo, car ils se sont dirigés vers Kashebere. Aujourd’hui, nous craignons qu’ils ne soient déjà à Kibua ou Mahanga », a déclaré un habitant joint par notre rédaction.
Un calme apparent s’observe ce vendredi matin.
Un observateur local estime néanmoins que cette situation pourrait être temporaire. « Le M23 ne peut pas laisser cette route coupée. Je suis sûr que demain ou après-demain, ils reviendront à Nyabiondo », analyse-t-il.
Ces évolutions sur le terrain surviennent alors que la présidence angolaise a confirmé le début des négociations entre le gouvernement de Kinshasa et le M23 pour le 18 mars 2025 à Luanda. Toutefois, l’Alliance des Forces de Changement (AFC/M23) a déjà posé des conditions avant toute participation à ces pourparlers.
L’AFC/M23 exige notamment :
1. Un engagement public et clair du président Félix Tshisekedi en faveur de négociations directes avec le M23.
2. Une clarification officielle du rôle de la médiation angolaise, l’AFC/M23 affirmant ne pas avoir reçu de communication formelle sur les termes de référence.
3. Des précisions sur la mise en œuvre des résolutions du sommet conjoint des chefs d’État de l’EAC et de la SADC, tenu le 8 février 2025 à Dar es Salaam.
Alors que les Wazalendo ont repris Nyabiondo, la situation demeure fragile. La probabilité d’un retour du M23 dans cette localité reste élevée, ce qui pourrait entraîner de nouveaux affrontements.
L’issue des négociations de Luanda pourrait être déterminante pour la stabilité dans cette région du Nord-Kivu, où la population demeure prise en étau entre les différentes forces en présence.
Patrick Kalume