RDC : voici la biographie de Thérèse Kayikwamba Wagner, la figure qui métamorphose la diplomatie congolaise

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Depuis sa nomination à la tête de la diplomatie congolaise en mai 2024, Thérèse Kayikwamba Wagner s’impose comme l’un des visages les plus prometteurs du gouvernement Suminwa. Femme de terrain, de principes et de réseaux internationaux, elle incarne une nouvelle génération de dirigeants africains, à la croisée des cultures, des continents et des combats pour une paix durable dans la région des Grands Lacs.

Née en 1983 à Kinshasa d’une mère congolaise et d’un père allemand, Thérèse Kayikwamba Wagner grandit dans une mosaïque culturelle qui façonne sa vision du monde. Son enfance est partagée entre l’Allemagne, le Ghana et le Togo, une itinérance qui aiguise très tôt son sens du dialogue interculturel. Elle poursuit ses études supérieures aux États-Unis, à la *Harvard Kennedy School*, où elle décroche une maîtrise en administration publique — un bagage académique de haut niveau qui ouvre les portes des grandes institutions internationales.

Un parcours professionnel ancré dans le terrain

En 2009, elle débute sa carrière à Kigali au sein de la coopération allemande au développement (*GIZ*), un choix déjà révélateur de son engagement pour l’Afrique et les questions de gouvernance. Deux ans plus tard, elle rejoint *Oxfam* à Goma, à l’est de la RDC, en pleine montée des tensions liées à la rébellion du M23. Elle y dirige un programme de protection des civils, contribuant activement à la réponse humanitaire pendant la crise de 2012.

Forte de cette expérience, elle est recrutée par les Nations Unies, où elle prend part à plusieurs missions de maintien de la paix, notamment avec la *Monusco* en RDC, puis la *Minusca* en Centrafrique. En 2019, elle devient assistante de l’envoyé spécial de l’ONU pour la région des Grands Lacs, Xia Huang, basé à Nairobi, où elle affine son expertise diplomatique et régionale.

En 2024, elle opère un virage dans le secteur privé en rejoignant *Meta* en tant que *Regional Program Manager* pour l’Afrique subsaharienne. Elle y supervise les stratégies de prévention des crises électorales, dans un contexte de montée des désinformations numériques et des tensions politiques sur le continent.

Le 29 mai 2024, Thérèse Kayikwamba Wagner est nommée ministre des Affaires étrangères, de la Coopération internationale et de la Francophonie dans le gouvernement de la Première ministre Judith Suminwa. Sa nomination, saluée par la communauté internationale, est accueillie avec surprise dans certains cercles politiques congolais, où elle était encore peu connue du grand public.

Mais très vite, elle fait taire les doutes. Le 13 juin, elle prend officiellement ses fonctions dans un contexte explosif : conflit persistant dans l’est de la RDC, tensions avec le Rwanda, retrait progressif de la Monusco. Sur ces dossiers brûlants, elle adopte une posture ferme. Elle porte avec détermination la voix du gouvernement congolais sur la scène internationale, dénonçant avec vigueur la présence de troupes rwandaises sur le sol congolais et plaidant pour une solution politique ancrée dans la souveraineté nationale.

Son style allie diplomatie de conviction et sens stratégique. Devant le Conseil de sécurité de l’ONU, elle défend les positions de Kinshasa avec clarté, tout en appelant à une réforme de l’approche internationale en matière de sécurité régionale. Elle remet aussi sur la table les enjeux économiques et environnementaux liés à l’instabilité dans l’est de la RDC.

Un leadership qui séduit au-delà des frontières

À la fin de l’année 2024, Thérèse Kayikwamba Wagner conduit la candidature de la RDC pour un siège non-permanent au Conseil de sécurité des Nations Unies. Elle met en avant l’expérience congolaise en matière de maintien de la paix et de résilience face aux conflits prolongés. Sa campagne diplomatique est saluée comme méthodique, inclusive et modernisée.

Dans les négociations de paix avec le Rwanda, elle joue un rôle clé, s’imposant comme une figure respectée dans les cercles diplomatiques régionaux. Plusieurs analystes soulignent sa capacité à conjuguer fermeté nationale et diplomatie constructive, dans un climat de tensions accrues.

Une étoile montante du gouvernement Suminwa

Pour nombre de Congolais, Thérèse Kayikwamba Wagner est déjà l’une des figures les plus marquantes de l’équipe gouvernementale. Certains observateurs n’hésitent pas à la qualifier de ministre la plus efficace du gouvernement Suminwa, louant sa rigueur, sa compétence technique et sa capacité à représenter dignement le pays au niveau international. Sous le leadership du président Félix Tshisekedi, elle contribue à redessiner les contours d’une diplomatie congolaise plus proactive, féminine et résolument tournée vers l’avenir.

Patrick Kalume

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