L’ancien président de la République démocratique du Congo, Joseph Kabila, pourrait bientôt perdre les avantages et privilèges attachés à son statut d’ancien chef d’État. C’est ce que prévoit une proposition de loi déposée à l’Assemblée nationale par le député Eliezer Ntambwe, élu de la majorité parlementaire proche du président Félix Tshisekedi.
Invité ce mercredi sur les ondes de Top Congo FM, l’élu a justifié son initiative par la pression croissante sur les finances publiques, exacerbée selon lui par la multiplication des anciens hauts responsables bénéficiant d’un traitement de faveur aux frais de l’État.
« Si dans chaque mandat de 5 ans nous avons trois Premiers ministres, trois présidents de l’Assemblée nationale, on aura un nombre pléthorique de bénéficiaires de ces avantages. En conséquence, tout le budget de l’État ne servira plus jamais à la reconstruction du pays », a-t-il déclaré.
Cette proposition vise à réviser la loi actuelle encadrant le statut des anciens présidents élus. Elle intervient dans un climat politique déjà tendu, alors qu’une perquisition aurait récemment eu lieu dans une propriété de la famille Kabila à Limeté — un événement qui pourrait être interprété comme un signal politique fort.
Le texte déposé remet sur la table une question sensible : faut-il continuer à assurer un traitement privilégié aux anciens dignitaires lorsque les défis du pays – sécurité, développement, amélioration des conditions de vie – exigent des choix budgétaires rigoureux ? La démarche du député Ntambwe pourrait trouver un écho favorable auprès d’une opinion publique lassée des inégalités et soucieuse de justice sociale.
Aucune réaction officielle n’a encore émané du camp Kabila, mais cette initiative, si elle prospère, risque de raviver les tensions entre l’ancien régime et l’actuel pouvoir.
Le débat parlementaire qui s’annonce promet d’être houleux, voire explosif, dans un pays où la politique reste profondément marquée par les clivages post-transition.
Patrick Kalume