RDC : Joseph Kabila convoqué au Sénat, voici ce qui se prépare

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Le président du Sénat congolais, Sama Lukonde, a officiellement convoqué Joseph Kabila, ancien chef de l’État et sénateur à vie, à une réunion de travail cruciale. Cette rencontre, prévue pour ce mardi 20 mai à 11h00 dans la salle des Conférences internationales du Palais du Peuple, est organisée par la Commission spéciale chargée d’examiner la demande de levée de ses immunités parlementaires.

Dans une lettre signée par Sama Lukonde, il est indiqué :

« Honorable Sénateur, Conformément aux articles 138, point 5 de la Constitution, 196 et 224 du Règlement intérieur du Sénat, vous êtes invité à une séance de travail de la Commission spéciale chargée de l’examen du réquisitoire de l’Auditeur Général près la Haute Cour Militaire relatif à la levée de vos immunités parlementaires et à l’autorisation des poursuites. »

Cette convocation intervient dans un contexte judiciaire tendu. Depuis plusieurs jours, Joseph Kabila est dans le viseur de la justice congolaise. L’Auditeur Général a saisi le Sénat d’une demande visant à obtenir l’autorisation de poursuites contre l’ancien président, aujourd’hui sénateur à vie, une procédure qui nécessite au préalable la levée de ses immunités parlementaires.

De lourds soupçons liés au M23

Selon des sources judiciaires, Joseph Kabila est soupçonné d’entretenir des liens avec la rébellion du M23, active dans l’est du pays, notamment dans les provinces du Nord-Kivu et du Sud-Kivu. Ce mouvement armé occupe plusieurs localités dans ces régions depuis plusieurs mois, malgré les efforts conjoints de l’armée congolaise et des forces régionales pour restaurer l’autorité de l’État.

Face à la gravité de ces allégations, une commission spéciale a été mise en place au sein du Sénat pour instruire le dossier. Sa mission : analyser les éléments fournis par la Haute Cour Militaire et déterminer s’il y a lieu de lever les immunités parlementaires du sénateur Joseph Kabila.

Un tournant politique majeur ?

Si cette procédure aboutit, ce serait une première dans l’histoire politique récente du pays : un ancien chef d’État congolais poursuivi devant la justice pour des faits aussi graves. L’issue de cette démarche pourrait donc marquer un tournant significatif dans la lutte contre l’impunité en République démocratique du Congo.

Pour l’instant, Joseph Kabila ne s’est pas encore exprimé publiquement sur cette affaire.

Patrick Kalume

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