RDC : Erik Prince, l’homme de l’ombre de Donald Trump, engagé par Tshisekedi pour sécuriser le trésor minier congolais ?

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Le sulfureux entrepreneur américain Erik Prince, fondateur de l’ex-société militaire privée Blackwater et proche de Donald Trump, aurait conclu un accord avec le gouvernement de la République démocratique du Congo (RDC) pour l’aider à sécuriser ses ressources minières et améliorer la collecte des taxes, en particulier dans la province du Katanga, riche en cuivre.

Révélée par l’agence Reuters, cette entente vise à lutter contre la contrebande et la corruption, qui privent chaque mois l’État congolais de dizaines de millions de dollars. Une source gouvernementale congolaise estime les pertes mensuelles à environ 40 millions de dollars rien que dans la région de Kolwezi, au sud-est du pays.

Alors qu’un déploiement initial de conseillers avait été envisagé à Goma, capitale de la province instable du Nord-Kivu, ce plan a été suspendu après la prise de contrôle de la ville par les rebelles du M23. L’accord se recentre désormais sur des zones stables, avec un premier déploiement prévu dans le sud du pays, loin des conflits.

Des sources proches du dossier indiquent que les conseillers du Prince, accompagnés d’experts techniques spécialisés dans les tests et l’inspection des matières premières, se concentreront d’abord sur les plus grandes mines. L’objectif : accroître les recettes fiscales et assainir un secteur minier gangrené par la fraude.

Erik Prince n’est pas un inconnu dans le monde de la sécurité privée. Ancien Navy SEAL, il a fondé Blackwater, société tristement célèbre pour son implication dans des opérations controversées durant la guerre en Irak, notamment le massacre de 17 civils irakiens à Bagdad en 2007. Plusieurs de ses employés ont été condamnés avant d’être graciés par Donald Trump.

Depuis la vente de Blackwater en 2010, Prince poursuit ses activités à travers différentes sociétés, notamment en Afrique, où il fournit des services logistiques aux entreprises minières et pétrolières depuis plus d’une décennie. Certaines de ses entités opèrent en RDC depuis 2015, notamment dans le transport routier.

Le nouvel accord a été signé avec le ministère des Finances congolais à en croire Reuters. Il s’inscrit dans un contexte de discussions plus larges entre la RDC et les États-Unis, portant sur la sécurisation des « minéraux critiques » comme le cuivre, le cobalt, le coltan et le lithium des ressources stratégiques pour les technologies vertes.

Toutefois, les contours de ce partenariat restent flous. Ni la présidence congolaise, ni le département d’État américain n’ont commenté l’affaire. Une source proche de la présidence congolaise confirme cependant qu’un « accord de principe » a été signé, mais que le nombre et l’emplacement exact des conseillers doivent encore être définis.

La perte de contrôle sur certaines zones minières de l’est du pays, désormais sous l’emprise du M23 complique la situation.

L’intervention d’Erik Prince en RDC suscite donc autant d’espoirs que de réserves. Si elle pourrait renforcer la traçabilité des ressources et générer plus de revenus pour l’État, elle soulève aussi des inquiétudes sur le recours à des acteurs privés controversés dans la gestion d’intérêts aussi sensibles.

Ilunga Mubidi Oscar

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