Le parti politique Leadership et Gouvernance pour le Développement (LGD) tire la sonnette d’alarme ce samedi au sujet de la « disparition » de son président national, l’ancien Premier ministre Augustin Matata Ponyo, survenue au lendemain de sa condamnation par la Cour constitutionnelle.
Dans une déclaration politique rendue publique ce 31 mai, le LGD et ses alliés dénoncent une situation préoccupante et affirment tenir le pouvoir en place pour responsable du sort de leur leader. Matata Ponyo, condamné le 20 mai 2025 à dix ans de travaux forcés dans le cadre du dossier très médiatisé du parc agro-industriel de Bukanga-Lonzo, n’aurait plus donné signe de vie depuis le 21 mai, soit au lendemain du verdict.
Selon la déclaration, « le LGD et alliés signalent et s’inquiètent de la disparition de leur Président National au lendemain du prononcé de l’arrêt, et prennent pour responsable le pouvoir en place de cette disparition ».
Condamnation rejetée, climat politique tendu
Le LGD qualifie la décision de la Cour constitutionnelle d’inique, arbitraire et inconstitutionnelle, l’inscrivant dans ce qu’il décrit comme une stratégie du pouvoir visant à faire taire toute voix discordante.
Outre la disparition de Matata Ponyo, le parti dénonce également des actes de harcèlement contre des membres de sa famille. Il cite notamment la confiscation du passeport de sa fille par la Direction Générale des Migrations (DGM), alors que celle-ci devait voyager vers les États-Unis le 30 mai 2025.
Appel à l’unité et à la résistance citoyenne
Dans un ton résolument combatif, le LGD affirme son engagement à soutenir toute initiative en faveur du rétablissement de l’État de droit en RDC.
Toujours dans leur déclaration, ils indiquent que « le LGD et alliés se déclarent disponibles à adhérer à toute initiative émanant des Congolais de tous bords pour ramener la paix et instaurer un véritable État de droit ».
Rumeurs de fuite ou disparition orchestrée ?
Cependant, certains analystes politiques et observateurs de la scène congolaise se montrent sceptiques. Pour eux, cette disparition pourrait n’être qu’une fuite organisée pour échapper à l’exécution de la peine, compte tenu des lourdes accusations retenues contre l’ancien Premier ministre.
Malgré les interrogations, aucune communication officielle des autorités n’a, à ce stade, confirmé ou infirmé la localisation actuelle de Matata Ponyo.
Muller Mundeke