La cité de Walikale, dans la province du Nord-Kivu, continue de révéler l’ampleur du drame humain laissé dans le sillage des affrontements armés. Ce lundi matin, dix nouveaux corps sans vie ont été découverts dans un état avancé de décomposition à Mubalaka, à l’entrée Est de la cité.
Selon des sources locales relayées par Actualités.cd, les dépouilles portaient des tenues militaires, similaires à celles de l’armée régulière congolaise (FARDC). Toutefois, en raison de la ressemblance des uniformes, il est encore impossible de confirmer s’il s’agit de soldats loyalistes ou de combattants du M23.
Les équipes de la Croix-Rouge sont intervenues sur place pour procéder à l’inhumation des corps, évitant ainsi un risque sanitaire pour les populations riveraines.
Dans la partie sud du territoire, à proximité du bureau administratif où s’était établie une position rebelle du M23/AFC, une forte odeur de putréfaction a alerté les habitants. Un autre corps, à moitié enterré et en décomposition avancée, y a été découvert.
C’est dans cette zone qu’une offensive des groupes d’autodéfense Wazalendo avait eu lieu la semaine dernière. Des résidents, récemment sortis de la brousse après s’y être réfugiés, soupçonnent la présence d’autres cadavres dans les environs forestiers. Ils lancent un appel pressant à la Croix-Rouge pour des fouilles approfondies, afin de prévenir tout risque d’épidémie.
Avec ces nouvelles découvertes, le nombre total de corps retrouvés à Walikale depuis le retrait du M23 s’élève désormais à 18. Un chiffre qui alimente la peur et le deuil dans une région déjà meurtrie par des années de violences.
Les autorités locales, quant à elles, n’ont pas encore communiqué officiellement sur ces événements. Mais sur le terrain, la situation reste préoccupante. Les habitants, encore sous le choc, réclament vérité, sécurité et justice.
Yvan Muller Mundeke