Des détonations d’armes lourdes et légères ont secoué la ville de Goma dans la nuit du 11 au 12 avril, plongeant plusieurs quartiers dans une atmosphère de terreur. Selon des sources sécuritaires, ces tirs seraient liés à une incursion armée attribuée à des éléments Wazalendo et des éléments des FARDC, engagés dans des échanges de tirs avec les combattants du groupe armé AFC-M23.
Les premières détonations ont été entendues dans le quartier de Ndosho, avant que les affrontements ne gagnent d’autres zones de l’ouest de la ville, notamment Kyeshero, Mugunga et certaines périphéries du territoire de Nyiragongo. Des explosions, vraisemblablement causées par des obus, ont également été signalées, accentuant la panique chez les habitants.
« Nous nous sommes réfugiés sous les lits. Les tirs étaient si proches qu’on croyait que les combats se déroulaient juste devant nos maisons », confie un habitant de Ndosho, joint par RFI.
Les autorités de l’AFC-M23, contactées par nos confrères de Radio France Internationale, ont confirmé une opération en cours visant à repousser ce qu’elles qualifient d’”incursion ennemie”. Elles ont appelé la population au calme, tout en indiquant que la situation restait sous contrôle dans plusieurs secteurs.
Pour l’heure, aucun bilan officiel n’a été communiqué sur les pertes humaines ou matérielles.
Cet épisode de violence survient dans un contexte de forte tension dans la région. Depuis trois jours, des combats intenses opposent les forces gouvernementales alliées à des groupes armés locaux – dont les Wazalendo et les FDLR – aux rebelles du M23 dans le territoire de Nyiragongo, non loin du parc national des Virunga. Le M23, soutenu selon Kinshasa par le Rwanda, continue de renforcer sa présence dans plusieurs localités autour de Goma.
La situation sécuritaire reste donc extrêmement volatile dans l’est de la République démocratique du Congo, où la population civile paie un lourd tribut à cette guerre de position qui dure depuis plusieurs mois.
Patrick Kalume
Nord-Kivu : nuit de violences à Goma, les autorités de l’AFC-M23 ciblent le coupable
