Ce samedi 22 mars 2025, le mouvement Alliance Fleuve Congo (AFC/M23) a annoncé, dans un communiqué signé par son porte-parole et point focal communication, Lawrence Kanyuka, son retrait de Walikale-centre et de ses environs.
Cette décision, intervenue trois jours après la prise de contrôle de cette ville stratégique du Nord-Kivu, a été motivée, selon le communiqué, par l’objectif de “favoriser des conditions propices aux initiatives de paix et à un dialogue politique traitant des causes profondes du conflit”.
Le M23 rappelle également le cessez-le-feu unilatéral qu’il avait décrété le 22 février dernier, soulignant que ce retrait vise à donner une chance à la paix dans la région.
Dans son communiqué, l’AFC/M23 a lancé un appel aux leaders communautaires et à la population de Walikale, les exhortant à prendre des mesures pour assurer la sécurité des civils et de leurs biens pendant cette période d’interruption des combats.
Toutefois, une mise en garde a été formulée : toute attaque par les forces armées congolaises (FARDC) contre leurs positions ou les populations dans les zones sous leur contrôle entraînerait l’annulation immédiate de ce retrait.
Cependant, des informations en provenance de sources locales et de témoins présents sur place à Walikale suggèrent que la situation reste floue, malgré l’annonce officielle. À 17h30, heure locale, des témoins ont affirmé avoir croisé des combattants de l’AFC/M23 dans le centre de la cité, en particulier près du bureau du territoire.
«Ils sont encore nombreux, d’ailleurs, il y a dix minutes, je viens de les croiser. Une équipe se trouve au bureau du territoire, et de nombreux autres sont toujours présents au centre», a déclaré un habitant de Walikale. Ces témoignages soulèvent des questions quant à la réalité du retrait annoncé par le mouvement rebelle.
Par ailleurs, des frappes aériennes de l’armée congolaise ont eu lieu ce matin, ciblant l’aérodrome de Kigoma, une installation stratégique dans la région. Ces frappes sont perçues par certains observateurs comme une réponse aux mouvements du M23 et aux tensions croissantes dans la zone.
Face à cette situation confuse, certains habitants de Walikale attendent encore de voir comment évoluera la situation dans les prochaines heures. La présence continue du M23 dans l’agglomération et les frappes militaires récentes renforcent les doutes quant à la volonté du groupe rebelle de respecter pleinement son retrait. Alors que l’instabilité persiste, la population reste sur ses gardes, incertaine de ce que l’avenir proche réserve.
Ainsi, à la tombée de la nuit, la question demeure : le M23 a-t-il véritablement quitté Walikale ou s’agit-il d’une simple manœuvre stratégique ? Seuls les événements à venir permettront de répondre à cette interrogation cruciale pour l’avenir de la région du Nord-Kivu.
Patrick Kalume