Des scènes de désolation règnent à Masisi-centre, dans le territoire de Masisi (Nord-Kivu), au lendemain de violents combats ayant opposé, le jeudi 3 avril, les rebelles du M23-AFC aux miliciens Wazalendo. Le bilan humain et matériel est lourd, laissant la population dans la peur et l’incertitude.
D’après des sources locales, sept civils ont perdu la vie lors des affrontements, un chiffre revu à la hausse après une première estimation de trois morts. Parmi les victimes, deux ont été tuées à la machette, tandis que cinq autres ont succombé à des tirs d’armes à feu ou à l’explosion.
L’hôpital général de Masisi a accueilli une dizaine de blessés, certains dans un état critique. Des habitations ont également été détruites par des éclats d’obus, aggravant encore le traumatisme des habitants.
Une source ayant requis l’anonymat fait état de l’assassinat de trois notables locaux, dont l’un aurait été abattu par balle, tandis que les deux autres auraient été enterrés vivants. Aucune précision n’a encore été donnée quant aux auteurs de ces actes.
Le jour même des affrontements, la paroisse catholique de Masisi-centre aurait également été pillée, selon plusieurs témoignages concordants. Ce sacrilège a choqué de nombreux habitants, déjà éprouvés par la violence.
Les combats ont éclaté alors que les Wazalendo, venus de l’axe Kanii-Nyabiondo, tentaient de reprendre le contrôle de Masisi-centre. Cependant, bien organisés et lourdement armés, les combattants du M23 ont repoussé l’attaque, contraignant les Wazalendo à se replier sur leurs positions périphériques.
Ces violences relancent les inquiétudes sur la sécurité des civils dans cette zone stratégique, déjà marquée par des mois d’instabilité. La population appelle à une intervention urgente des autorités et de la communauté internationale pour éviter une nouvelle catastrophe humanitaire.
Yvan Muller Mundeke