Le Nord-Kivu, région en proie à des tensions sécuritaires, connaît un tournant dans la gestion de ses forces armées. Le général de brigade Muhondosi Muyusa Constantin a été nommé nouveau commandant de la 34ème région militaire, une annonce faite ce mardi par la troisième zone de défense.
Le général Muyusa a rejoint son nouveau poste depuis le samedi 15 mars, après avoir eu des échanges stratégiques avec le commandant de la 31ème région militaire à Kisangani.
Une des mesures notables de cette nouvelle prise de fonction est la délocalisation du quartier général de la 34ème région militaire, désormais transféré de Goma à Walikale. Cette décision survient dans un contexte particulièrement tendu : Goma, capitale de la province, est sous occupation de l’AFC/M23 depuis fin janvier 2025.
Le général Muyusa s’engage donc dans une mission délicate dans une zone en proie à des attaques régulières.
Avant son départ de Kisangani, le général a réaffirmé son engagement envers la défense du pays en renouvelant son serment de fidélité à la nation : « Nous restons patriotes. Nous allons défendre notre patrie jusqu’au sacrifice suprême ». Cette déclaration témoigne de la détermination de l’officier face aux défis militaires qui attendent ses troupes.
La situation sécuritaire à Walikale est elle-même préoccupante. Bien que le centre-ville se soit récemment vidé de sa population en raison de l’instabilité croissante, la zone reste sous le contrôle des Forces Armées de la République Démocratique du Congo (FARDC).
Aux alentours de la cité, l’armée congolaise a réussi à freiner les avancées des éléments de l’AFC/M23, les repoussant jusqu’à la localité de Mpofi, après qu’ils aient tenté de se rapprocher de Walikale-Centre.
Le général Muyusa a une expérience solide dans la gestion des opérations militaires et des renseignements, ayant précédemment occupé des fonctions similaires à la 21ème et la 31ème régions militaires.
Sa nomination intervient à un moment où l’armée congolaise est dans une position stratégique clé pour tenter de redresser la situation dans cette partie du pays, confrontée à une série de défis sécuritaires complexes.
Dans ce contexte incertain, la réussite de cette nouvelle mission repose en grande partie sur l’efficacité du commandement militaire et sur la capacité des FARDC à regagner le contrôle de territoires stratégiques tout en garantissant la sécurité des populations locales.
Patrick Kalume