Alors que les pourparlers entre le gouvernement congolais et la rébellion de l’AFC-M23 ont timidement repris ce dimanche 4 mai dans la capitale qatarie, la délégation rebelle, désormais conduite par Benjamin Mbonimpa figure clé des négociations de 2013, fixe clairement ses conditions avant tout engagement substantiel.
Dans un climat encore marqué par la méfiance, l’AFC-M23 exige plusieurs gestes concrets de la part de Kinshasa pour restaurer la confiance. Parmi les principales revendications figurent :
• La poursuite du retrait des troupes gouvernementales de Walikale,
• La publication d’une nouvelle déclaration conjointe officialisant les engagements,
• L’autorisation du retrait des forces de la SADC et de leur logistique de Goma,
• Et le transfert à Kinshasa des militaires et policiers congolais actuellement protégés par la MONUSCO.
Selon des sources internes aux discussions, certaines de ces mesures seraient déjà en cours d’application, bien que leur mise en œuvre reste progressive.
Ces exigences interviennent dans un contexte délicat, deux semaines après la signature d’une première déclaration conjointe, censée ouvrir la voie à un cessez-le-feu durable dans l’est de la République démocratique du Congo.
À l’invitation du Qatar, les délégations des deux camps sont arrivées à Doha au cours du week-end. Si les discussions du 4 mai n’ont donné lieu à aucune avancée tangible, elles ont permis d’établir un premier contact formel. Les échanges restent pour l’instant préliminaires, mais les deux parties s’accordent sur la nécessité de maintenir le dialogue.
L’issue de ces négociations, placées sous la médiation de Doha, demeure incertaine, mais les observateurs espèrent qu’elles permettront de désamorcer une crise armée qui continue de faire des ravages dans la région des Grands Lacs.
Patrick Kalume
Guerre en RDC : l’AFC-M23 fixe ses conditions avant la reprise effective des négociations avec la délégation de Kinshasa à Doha
