Guerre du M23 : le président burundais menace d’attaquer Kigali et met en garde Kagame

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Le climat de tensions entre le Burundi et le Rwanda atteint un nouveau sommet. Dans une déclaration alarmante faite ce lundi 24 mars, le président burundais, Évariste Ndayishimiye, a menacé d’attaquer la capitale rwandaise, Kigali, si une attaque contre son pays était lancée depuis le territoire congolais.

Cette menace survient dans un contexte de relations de plus en plus tendues entre les deux voisins, exacerbées par la guerre du M23 en République Démocratique du Congo (RDC) et des accusations réciproques de soutien à des groupes armés.

Le chef de l’État burundais a affirmé que le Rwanda tente d’envahir le Burundi à travers la RDC, en soutenant des groupes armés tels que les rebelles du Red Tabara et du M23. “Nous savons que le Rwanda tente de nous envahir via la RDC sous prétexte des rebelles Red Tabara et du M23. Mais nous leur disons que si une attaque contre Bujumbura intervient via la ville d’Uvira, nous riposterons en attaquant Kigali depuis Kirundo”, a déclaré Ndayishimiye.

Le Burundi, qui partage une longue frontière avec le Rwanda, accuse régulièrement Kigali de soutenir ces groupes rebelles opérant en RDC, notamment le M23, un mouvement qui contrôle encore certaines régions du Nord-Kivu. Le Rwanda, de son côté, nie ces accusations, mais les tensions persistent, alimentées par la rivalité historique entre les deux pays.

Les commentaires de Ndayishimiye interviennent alors que la région des Grands Lacs est marquée par une instabilité croissante, avec des ramifications internationales complexes. Les conflits en RDC, notamment dans l’est du pays, ont longtemps été alimentés par des ingérences extérieures, avec des groupes armés soutenus par des États voisins. Le M23, en particulier, a été accusé d’être soutenu par le Rwanda, bien que Kigali ait toujours démenti ces allégations.

À ce jour, les autorités rwandaises n’ont pas réagi officiellement aux déclarations du président burundais. Toutefois, cette menace d’escalade militaire pourrait avoir des conséquences graves non seulement pour les deux pays, mais aussi pour la stabilité de toute la région des Grands Lacs, déjà fragilisée par des conflits incessants.

L’issue de cette confrontation reste incertaine, mais le climat tendu entre le Burundi et le Rwanda soulève des préoccupations majeures pour la communauté internationale, qui redoute une nouvelle détérioration des relations dans une région déjà instable. Les appels à la diplomatie et à la désescalade se multiplient, mais le dialogue entre les deux nations semble plus que jamais nécessaire pour éviter une nouvelle guerre dans une zone déjà en proie à des tensions multiples.

Les regards restent désormais tournés vers les deux capitales, Bujumbura et Kigali, alors que la menace d’un conflit ouvert semble chaque jour plus pressante.

Patrick Kalume

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