La situation sécuritaire dans la région du Nord-Kivu connaît un tournant préoccupant avec l’occupation de Walikale Centre, le chef-lieu du territoire de Walikale, par les forces du M23 depuis la soirée du mercredi 19 mars.
Cette prise de contrôle fait suite à des affrontements violents qui ont éclaté dès le matin dans plusieurs localités avoisinantes.
Des sources locales rapportent que, vers 15 heures, une colonne du M23 a franchi les lignes de front et atteint les villages de Ngora et Mubanda, respectivement situés à 12 et 4 kilomètres de Walikale Centre. Cette avancée rapide a pris de court les autorités et les habitants de la région, qui ont observé avec inquiétude la progression des rebelles vers le cœur de la cité.
Entre 16 et 17 heures, des tirs intenses ont été entendus dans la ville, et des éléments du M23-AFC ont été aperçus sur place. La situation s’est rapidement détériorée, alors que les combats se poursuivaient aux abords de la cité, notamment dans la région de Kembe, située à environ 61 kilomètres de Walikale.
Dans la soirée du 19 mars, l’ONG Médecins Sans Frontières (MSF) a indiqué que l’hôpital de Walikale avait été touché par les frappes des combats. Heureusement, aucun décès n’a été enregistré, mais des dégâts matériels importants ont été rapportés indique l’organisation, ce qui souligne l’ampleur de la violence des affrontements dans cette zone.
La prise de Walikale par les éléments du M23 a ravivé les craintes concernant la sécurité de la ville de Kisangani. Kisangani, chef-lieu de la province de la Tshopo, est désormais perçue comme un potentiel objectif stratégique pour le M23, dont les avancées militaires inquiètent les habitants et les autorités locales.
La ville boyomaisse, qui est un important centre économique et administratif de la région, pourrait-elle être la prochaine cible du groupe rebelle ? L’ampleur de la menace reste incertaine, mais la tension monte à mesure que les combats se rapprochent.
Cette escalade des hostilités survient alors que les présidents congolais Félix Tshisekedi et rwandais Paul Kagame avaient signé, lors de leur rencontre à Doha le 18 mars, un accord de cessez-le-feu qui devait mettre un terme aux affrontements le long des lignes de front.
Toutefois, cet accord semble avoir peu d’impact sur la réalité du terrain, où la violence ne cesse de croître.
La situation dans le territoire de Walikale, notamment à Walikale Centre, est extrêmement volatile et pourrait avoir des conséquences graves pour la stabilité de toute la région.
L’avancée du M23 soulève des interrogations sur l’avenir sécuritaire de Kisangani et de la province voisine de la Tshopo. Les prochaines heures et jours seront cruciaux pour déterminer l’évolution de ce conflit.
Patrick Kalume