Alors que les pourparlers directs entre le gouvernement congolais et le M23 se profilent à l’horizon, plusieurs exigences posées par le mouvement rebelle ont déjà reçu des réponses de la part de Kinshasa. D’autres restent en suspens, en attente de mesures concrètes dans le cadre du dialogue annoncé dans le sillage du communiqué conjoint de Doha.
Dans le processus complexe de négociation entre Kinshasa et le M23, plusieurs conditions posées par ce dernier comme préalables à l’ouverture de pourparlers directs ont été examinées. Certaines ont fait l’objet de concessions de la part du gouvernement congolais avant même la signature du communiqué conjoint de Doha. D’autres sont encore en traitement ou en discussion.
Voici l’état des lieux des principales revendications du M23 et les réponses apportées à ce jour par Kinshasa (informations obtenues d’une source fiable) :
1. Une volonté politique affirmée pour des négociations directes
Exigence : Une déclaration solennelle du président Félix Tshisekedi exprimant l’engagement du gouvernement à dialoguer directement avec le M23/AFC.
Réponse : Acceptée. Cette volonté a été formalisée dans le communiqué conjoint, diffusé sur la chaîne publique RTNC et publié sur le compte officiel de la présidence.
2. Levée des sanctions législatives contre le M23
Exigence : Abrogation de la résolution parlementaire du 8 novembre 2022 et des autres mesures restrictives visant l’AFC/M23.
Réponse : En attente. Le gouvernement devra soumettre cette question au Parlement pour un éventuel retrait formel de la résolution.
3. Abandon des poursuites judiciaires contre les cadres du M23
Exigence : Annulation des condamnations à mort, mandats d’arrêt et primes pour l’arrestation des dirigeants du mouvement.
Réponse : Aucune mesure concrète à ce stade. Les sanctions judiciaires restent en vigueur.
4. Libération des personnes détenues pour soupçons de collaboration avec le M23
Exigence : Libération immédiate des civils et militaires arrêtés sur base de leurs liens supposés avec le M23.
*Réponse : Partiellement acceptée. Sur une liste de 700 personnes transmise par le mouvement, 5 ont été libérées. D’autres libérations sont attendues.
5. Lutte contre les discours de haine et la stigmatisation ethnique
Exigence : Mettre fin aux appels à la haine, discriminations et actes de violence fondés sur la langue ou l’origine perçue.
Réponse : Acceptée. Le gouvernement s’est engagé dans le communiqué conjoint à prendre des mesures en ce sens.
6. Signature d’un cessez-le-feu bilatéral formel
Exigence : Accord officiel de cessez-le-feu entre Kinshasa et le M23.
Réponse : Mesure acceptée. Le cessez-le-feu est en vigueur depuis le retrait du M23 de Walikale, bien que des violations aient été constatées. Le principe a été réaffirmé à Doha.
En somme, si des avancées notables ont été enregistrées, plusieurs préalables cruciaux restent en suspens. La suite du processus dépendra de la volonté politique des deux parties à aller au bout de cet engagement historique.
Muller Mundeke