En dépit des annonces de retrait des éléments du M23, la situation à Walikale centre et dans ses environs demeure préoccupante ce lundi 24 mars 2025. Si un calme relatif est observé sur place, la zone minière du Nord-Kivu reste fermement sous le contrôle des rebelles, qui, malgré leur promesse de se retirer pour favoriser la paix, continuent de maintenir une présence visible dans la région
Selon les informations recueillies par Radio Okapi, les combattants du M23 sont toujours présents dans le centre-ville de Walikale. Les témoignages des habitants, recueillis dimanche 23 mars, rapportent la présence continue des rebelles à divers points stratégiques, notamment au bureau du territoire et dans les rues où ils circulent, parfois à pied, parfois à bord de leurs véhicules.
Bien que les rebelles aient annoncé leur retrait, leurs mouvements ne sont pas clairs et plusieurs groupes semblent s’être dispersés. Certains se sont dirigés vers Mubi, d’autres vers Ntoto, tandis qu’un troisième groupe a pris la direction d’Itebero.
Malgré ces déplacements, plusieurs combattants M23 continuent de faire acte de présence dans le centre de Walikale, une situation qui contraste avec l’engagement public de retrait de ces forces rebelles. Cela laisse planer des doutes sur la véritable portée de leur volonté de désescalade.
Le gouvernement congolais, à travers un communiqué officiel des Forces armées de la République Démocratique du Congo (FARDC), a indiqué avoir pris acte de la déclaration de retrait du M23. Tout en saluant ce mouvement comme un signe de dégel, les FARDC ont insisté sur le maintien de leur vigilance.
L’armée congolaise a souligné sa volonté de rester prête à intervenir en cas de menace pour la sécurité des populations ou pour l’intégrité du territoire national.
Dans le même temps, le Rwanda a salué cet engagement de retrait du M23, réaffirmant son soutien aux efforts de paix en cours, en particulier ceux initiés dans le cadre des sommets conjoints de l’EAC-SADC. Le gouvernement rwandais a exprimé son désir de voir toutes les parties prenantes respecter les engagements pris, et ce, pour garantir une solution pacifique durable à la crise dans la région.
La situation à Walikale intervient dans un contexte plus large de tensions géopolitiques. Le général ougandais Muhoozi Kainerugaba, fils du président Yoweri Museveni, a récemment évoqué des menaces à l’encontre de Kisangani, une ville située à plusieurs centaines de kilomètres de Walikale. Il a annoncé que l’armée ougandaise pourrait éventuellement laisser un passage libre au M23 pour prendre cette ville, ce qui alourdit davantage les perspectives de paix dans la région.
Les événements des derniers jours montrent que, malgré les annonces de désescalade et les efforts diplomatiques, la situation reste volatile à Walikale et dans l’ensemble du Nord-Kivu.
Les promesses de retrait du M23 et les déclarations de soutien à la paix de la part de la communauté internationale doivent encore se traduire par des actions concrètes pour éviter que la guerre ne perdure dans cette zone stratégique.
Kalala Manambi