Les délégations du gouvernement congolais et de l’AFC-M23 doivent se retrouver le 9 avril à Doha, au Qatar, pour des négociations directes visant à mettre fin aux violences qui ravagent l’Est de la République démocratique du Congo (RDC). L’information a été rapportée ce mardi 1er avril par la chaîne de télévision France 24.
Cette rencontre, sous l’égide du Qatar, survient après plusieurs tentatives infructueuses de pourparlers. Initialement, des discussions directes étaient prévues le 18 mars à Luanda, sous la médiation du président angolais João Lourenço, mais elles n’ont pas pu avoir lieu en raison du désistement du M23. Cette impasse avait renforcé les tensions et alimenté les craintes d’une escalade du conflit.
Cependant, un pas significatif a été franchi avec la rencontre, le 18 mars dernier à Doha, entre le président congolais Félix Tshisekedi et son homologue rwandais Paul Kagame. Initiée par l’émir du Qatar, cette entrevue avait permis de réaffirmer un engagement commun en faveur d’un cessez-le-feu immédiat et inconditionnel.
Les deux chefs d’État avaient également convenu de poursuivre les discussions pour jeter les bases d’une paix durable dans le cadre du processus de paix fusionné Luanda/Nairobi.
Depuis maintenant cinq jours, les délégations de l’AFC-M23 et du gouvernement congolais sont présentes à Doha dans le cadre de ces pourparlers. Cependant, les deux camps ne se sont pas encore rencontrés.
La guerre dans l’Est de la RDC a plongé des millions de civils dans une détresse indescriptible. Depuis la résurgence du M23 en 2021, les combats ont provoqué des déplacements massifs de population, aggravant une situation humanitaire déjà critique. La communauté internationale, notamment l’ONU et l’Union africaine, multiplie les appels à une désescalade et à une solution politique.
Les négociations à venir à Doha revêtent donc une importance capitale. Elles devront aborder les revendications du M23, qui exige une réintégration politique et militaire dans les institutions congolaises, ainsi que les préoccupations de Kinshasa, qui accuse le Rwanda de soutenir activement les rebelles.
Le défi sera de concilier ces positions antagonistes tout en garantissant la sécurité et la stabilité dans la région.
Le Qatar, qui joue un rôle de facilitateur, espère que cette rencontre marquera un tournant dans la résolution de la crise. Mais sur le terrain, les affrontements se poursuivent, laissant planer des doutes sur l’engagement réel des parties à respecter une éventuelle feuille de route pour la paix.
Alors que la date du 9 avril approche, les regards sont tournés vers Doha. Une opportunité historique s’offre aux protagonistes du conflit pour mettre fin à un cycle de violence qui dure depuis plus d’une décennie. Reste à voir si cette fois, les paroles seront suivies d’actes concrets.
Patrick Kalume