Guerre dans l’Est : intensification des combats en plein pourparlers à Doha et à Washington

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Alors que les efforts diplomatiques se poursuivent à Doha et à Washington pour tenter d’arracher un accord de paix, la situation sécuritaire continue de se dégrader dans l’est de la République démocratique du Congo. Des affrontements violents ont été signalés sur plusieurs fronts, notamment au Sud-Kivu et au Nord-Kivu.

Depuis le début de la semaine, une nouvelle flambée de violences secoue le Sud-Kivu. Dans le territoire de Mwenga, les rebelles de l’AFC/M23 ont renforcé leur présence dans la chefferie de Luhwinja, une zone riche en ressources aurifères. Selon plusieurs sources locales, ils ont pris mardi 6 mai le contrôle de Luciga, après avoir conquis le village de Lwashanja, situé à l’entrée de la région.

Parallèlement, d’autres combats ont éclaté dans les territoires d’Uvira et de Walungu. Les localités de Kamanyola et Katogota, notamment, ont été le théâtre d’affrontements intenses. Des témoins affirment que des miliciens Wazalendo, alliés de l’armée congolaise, ont lancé une offensive surprise contre plusieurs positions de l’AFC/M23, déclenchant une série de représailles.

Au Nord-Kivu, les combats ont également provoqué de nouveaux déplacements de population. Depuis lundi soir, la cité frontalière de Kasindi, dans le territoire de Beni, accueille les premiers déplacés venus de Lunyasenge, une localité tombée aux mains des rebelles de l’AFC/M23 le 2 mai. Située à une cinquantaine de kilomètres à l’ouest du lac Édouard, cette zone est désormais vide de ses habitants.

Ces nouvelles violences interviennent alors que les négociations de paix, relancées à Doha sous l’égide du Qatar et des États-Unis, peinent à enregistrer des progrès concrets. Aucun accord n’a encore été trouvé, malgré l’urgence sur le terrain.

Dans ce contexte tendu, la diplomatie régionale s’active. Ce mardi à Paris, le président rwandais Paul Kagame a rencontré son homologue français Emmanuel Macron. Initialement prévue à huis clos, cette entrevue a permis d’aborder plusieurs enjeux globaux ainsi que les relations bilatérales entre Kigali et Paris. D’après les informations de RFI, les deux dirigeants ont également évoqué les tensions persistantes entre la RDC et le Rwanda. La France, faut-il le rappeler, est membre du comité de suivi des efforts de paix dans la région.

Alors que les capitales discutent, le terrain reste le théâtre d’un conflit qui s’enlise. La population civile, prise en étau entre les différents belligérants, paie le plus lourd tribut à cette crise. L’insécurité persistante, l’absence de progrès diplomatiques et la multiplication des acteurs armés rendent la sortie de crise plus incertaine que jamais.

Muller Mundeke

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