La ville de Goma et le territoire voisin de Nyiragongo ont été secoués dans la nuit du lundi 7 au mardi 8 avril par une nouvelle vague de violences armées, coûtant la vie à au moins quatre personnes. Ce regain inquiétant survient à peine 24 heures après une brève accalmie observée dans la région.
Selon les premières informations recueillies sur le terrain, les incidents se sont déroulés en plusieurs points de la ville, semant la peur et l’indignation au sein de la population.
Le premier drame est survenu vers 19h dans le quartier Katoyi. Un conducteur de moto-taxi, Maisha Ruhunga, a été abattu par des militaires. Les circonstances exactes de cette intervention restent à ce stade floues, mais suscitent déjà de vives interrogations sur l’usage disproportionné de la force par les forces de l’ordre.
Deux heures plus tard, à 21h, un autre crime secouait le quartier Kyeshero, dans la commune de Goma. Christian Bireo Mukandirwa, un jeune homme d’une vingtaine d’années, a été tué par balles dans ce que ses proches dénoncent comme une bavure de justice populaire. Contrairement aux rumeurs l’accusant de vol, sa famille affirme avec fermeté qu’il ne s’agissait pas d’un délinquant.
« Je viens de perdre encore un membre de ma famille. C’est mon petit frère Christian, assassiné à Kyeshero », a témoigné, bouleversé, un membre de la famille à nos confrères de Lesvolcansnews.
La nuit sanglante s’est poursuivie à Ndoso, où une jeune femme a été retrouvée morte à son domicile. Les circonstances de son assassinat demeurent incertaines, mais des sources locales confirment qu’il s’agit d’un acte criminel.
Enfin, à Kanyaruchinya, dans le territoire de Nyiragongo, un homme identifié comme Bahati Bukira Donatien a succombé à ses blessures après avoir été pris pour cible par des bandits armés.
Parallèlement à ces meurtres, une tentative de pillage a été signalée dans le quartier Mapendo, où des individus armés ont été mis en fuite avant de parvenir à leurs fins.
Ces crimes interviennent alors que la ville enterrait Josué Rafiki, l’une des victimes de l’attaque meurtrière survenue le week-end dernier à Rusayo. Le cumul des violences et l’absence d’une réponse sécuritaire ferme alimentent un climat de peur et de colère au sein de la population.
Face à cette flambée de violences, les habitants de Goma et Nyiragongo lancent un appel pressant aux autorités provinciales et nationales pour un renforcement de la sécurité, notamment dans les quartiers les plus vulnérables.
Les organisations de la société civile, quant à elles, exigent l’ouverture d’enquêtes indépendantes pour élucider les circonstances des meurtres et traduire les auteurs en justice.
Ilunga Mubidi Oscar