La criminalité urbaine continue de semer la terreur dans la ville de Goma. Ce vendredi, en pleine journée, un braquage à main armée a visé deux changeurs de monnaie à proximité de la station Mutinga, dans la commune de Karisimbi.
Selon plusieurs témoins oculaires, des hommes armés en tenue civile, circulant à moto, ont ouvert le feu après qu’un des changeurs a tenté de résister. Grièvement blessé, l’un d’eux a été transporté d’urgence vers une structure médicale pour recevoir des soins. Avant de prendre la fuite, les assaillants ont emporté une importante somme d’argent et plusieurs téléphones portables. La scène n’a duré que quelques minutes, semant la panique parmi les passants, sans qu’aucune intervention des forces de sécurité ne soit rapportée.
Ce nouvel acte de violence survient dans un contexte d’escalade de l’insécurité urbaine. La veille, mercredi 18 juin, plusieurs attaques coordonnées ont été signalées dans les quartiers Katoyi et Katindo. Des hommes lourdement armés ont notamment pris pour cible un dépôt de boissons et un point de transfert d’argent, opérant en toute impunité malgré les tirs nourris qui ont semé la peur dans la population locale.
Le même jour, une autre incursion a eu lieu en fin d’après-midi dans le quartier Katindo, commune de Goma. Là encore, des bandits ont dérobé de l’argent liquide et des biens de valeur avant de disparaître dans la nature.
Le mardi 17 juin, c’est un jeune revendeur de crédits téléphoniques qui a été froidement abattu dans le quartier Himbi, sur l’axe Goma-Sake. La victime, ciblée par deux assaillants à moto près de la mosquée de Katindo, a été dépouillée de son sac d’argent, tout comme un voisin présent à ses côtés. Ce meurtre rappelle tragiquement un autre survenu le 4 juin dans la même zone, où le gérant d’un point de transfert d’argent avait également été tué par balle.
Ces incidents, de plus en plus fréquents, mettent en lumière le climat de peur qui règne à Goma. Malgré certaines améliorations ponctuelles de la sécurité dans certains quartiers, la récurrence de braquages violents, d’assassinats ciblés et d’agressions à main armée montre que la ville demeure vulnérable face à la criminalité organisée.
La population, elle, dénonce un sentiment d’abandon. “Même en plein jour, personne n’est à l’abri”, confie un commerçant de la commune de Karisimbi. Alors que Goma tente de préserver son image de ville touristique et économique, ces violences fragilisent chaque jour un peu plus la confiance des habitants envers les autorités.
Muller Mundeke
Goma : braquage en plein jour ce 19 juin, deux changeurs de monnaie touchés par balles
