Quelques heures après l’annonce du décès du pape François, survenu ce 21 avril 2025 à l’âge de 88 ans des suites d’une longue maladie, le monde catholique est en deuil. Mais déjà, les regards se tournent vers l’avenir : qui pour lui succéder à la tête de l’Église catholique ?
Parmi les noms évoqués dans les cercles ecclésiastiques et diplomatiques, celui du cardinal congolais Fridolin Ambongo Besungu suscite un intérêt croissant. Figure influente de l’Église en Afrique, il incarne pour beaucoup l’espoir d’un pontificat porté par le dynamisme spirituel du continent africain.
Les atouts d’un papabile africain
1. Une voix forte de l’Afrique catholiqueArchevêque de Kinshasa et président du Symposium des Conférences Épiscopales d’Afrique et de Madagascar (SECAM), le cardinal Ambongo est aujourd’hui l’un des visages les plus représentatifs du catholicisme africain. Sous son impulsion, l’Église africaine s’est affirmée comme un acteur incontournable, à la fois fidèle à la tradition et attentive aux réalités socioculturelles du continent.
2. Un équilibre doctrinal salué
Sa gestion nuancée de la controverse autour de Fiducia Supplicans– le texte autorisant la bénédiction de couples de même sexe – a renforcé son image de médiateur. Sans renier les convictions de l’Église africaine, il a su préserver la communion avec Rome, se démarquant par une diplomatie empreinte de fermeté et d’unité.
3. Une expérience solide au cœur du Vatican
Depuis 2020, Fridolin Ambongo siège au sein du Conseil des cardinaux, le cercle rapproché chargé d’accompagner le pape dans la réforme de la Curie. À ce titre, il dispose d’une connaissance fine des arcanes du pouvoir au Vatican, un atout majeur pour prétendre à la plus haute fonction de l’Église.
Un parcours ascendant
Né le 24 janvier 1960 à Boto, dans la province du Nord-Ubangi (RDC), Fridolin Ambongo est entré dans les ordres chez les Capucins. Ordonné évêque en 2004, il a occupé plusieurs postes à responsabilités, notamment ceux d’évêque de Bokungu-Ikela, administrateur apostolique de Kole, puis archevêque de Mbandaka-Bikoro. En 2018, il devient archevêque de Kinshasa, avant d’être créé cardinal par le pape François en octobre 2019.
Son engagement en faveur de la justice sociale, sa proximité avec les populations, et sa fidélité aux enseignements de l’Église font de lui un candidat crédible et charismatique.
Vers un pape africain ?
Si le choix du futur souverain pontife revient au conclave des cardinaux, la candidature du cardinal Ambongo s’impose d’ores et déjà comme une option sérieuse. Dans un contexte de mondialisation de la foi et de montée en puissance du christianisme en Afrique, son élection marquerait un tournant historique. Et peut-être, une nouvelle ère pour l’Église catholique universelle.
Patrick Kalume