Crise en RDC : Washington accentue la pression sur Kigali et Kinshasa pour signer un accord de paix, des dates proposées

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Les États-Unis renforcent leur pression diplomatique sur la République démocratique du Congo (RDC) et le Rwanda pour parvenir à un accord de paix rapide visant à mettre fin à la crise sécuritaire persistante dans l’est de la RDC.

C’est ce qu’a déclaré Troy Fitrell, haut responsable du Département d’État américain pour les Affaires africaines, lors d’une réunion stratégique organisée à Washington.

S’exprimant lors d’un forum du Africa Center axé sur les opportunités économiques en RDC au-delà des seuls minéraux critiques, Fitrell a affirmé que « l’Afrique est importante maintenant. La RDC est importante maintenant ». Il a précisé que l’engagement des États-Unis sur le continent ne repose pas uniquement sur des considérations humanitaires, mais sur des intérêts économiques tangibles et stratégiques.

Objectif : un accord de paix d’ici juillet

Sur le volet sécuritaire, Fitrell a souligné l’implication directe de Washington dans le processus de médiation entre Kinshasa et Kigali, dans un contexte de tensions persistantes et de présence rebelle dans l’Est congolais. « Nous visons toujours un accord de paix en juin ou juillet », a-t-il affirmé, évoquant un calendrier « extrêmement agressif » encouragé par les États-Unis. Selon lui, cette initiative s’inscrit dans un effort de coordination avec les mécanismes régionaux existants, notamment ceux de la Communauté d’Afrique de l’Est (EAC) et de l’Union africaine.

Une stratégie économique ambitieuse

Au-delà des questions de sécurité, Fitrell a présenté une stratégie américaine en six axes pour renforcer l’ancrage économique des États-Unis en Afrique. Celle-ci comprend :

• Un renforcement de la diplomatie commerciale,
• Une collaboration accrue avec les gouvernements et le secteur privé africains,
• Des investissements ciblés dans les infrastructures (y compris numériques),
• L’organisation de missions commerciales,
• Une meilleure mise en relation des entreprises américaines avec les marchés locaux,
• Et une réorganisation des outils de financement et de promotion commerciale.

« Depuis janvier 2021, nous avons signé 71 nouveaux accords commerciaux représentant plus de 7 milliards de dollars », a-t-il précisé, mettant en avant les résultats concrets de cette approche.

Cap sur les investissements durables en RDC

S’agissant de la RDC, Fitrell a insisté sur la nécessité de dépasser la logique d’exploitation des minéraux critiques pour embrasser des investissements à long terme, notamment dans le cuivre, l’aluminium et l’acier. Il a souligné que les entreprises américaines apportent une valeur ajoutée en matière d’innovation, de respect environnemental et de conditions de travail.

« Le monde dépend des ressources de la RDC, mais ce partenariat doit être équitable, durable et bénéfique pour les Congolais », a-t-il déclaré.

Un appel à repenser les relations États-Unis – RDC

Troy Fitrell a appelé à un changement profond dans les relations entre les États-Unis et la RDC. « Nous espérons que dans 30 ans, les conversations sur l’avenir de la RDC ne seront plus les mêmes. Il est temps de construire un nouveau récit », a-t-il lancé.

Alors que les tensions restent vives à l’Est, la fenêtre diplomatique ouverte par Washington pourrait marquer un tournant décisif dans les efforts de paix régionale – à condition que Kigali et Kinshasa acceptent de s’asseoir autour de la table, et vite.

Suzanne Kalambay

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