Les tensions dans l’Est de la République démocratique du Congo (RDC) prennent une tournure diplomatique plus tranchée. Ce jeudi, les États-Unis ont lancé un appel sans équivoque au Rwanda : mettre fin à toute ingérence militaire en territoire congolais et retirer ses forces armées.
Massad Boulos, émissaire spécial de Washington pour la région des Grands Lacs, a exprimé cette position ferme à l’issue d’une mission diplomatique de haut niveau, marquée par des entretiens avec les présidents Félix Tshisekedi et Paul Kagame.
« Kigali doit cesser tout soutien au M23 et retirer immédiatement ses troupes de la RDC. Le mouvement rebelle doit déposer les armes sans conditions », a-t-il déclaré lors d’un point de presse.
Malgré les efforts de médiation en cours à Doha, la situation sécuritaire dans l’Est de la RDC continue de se dégrader. Le M23, accusé par les Nations Unies et plusieurs chancelleries occidentales d’être appuyé par le Rwanda, consolide son emprise sur le Nord et le Sud-Kivu.
Cette progression alarmante du M23 attise la crise humanitaire : plus d’un million de personnes sont aujourd’hui déplacées selon des ONG locales.
Face à cette escalade, Washington affirme qu’il est prêt à recourir à « tous les leviers économiques et diplomatiques disponibles » pour faire pression sur les parties impliquées, bien que le détail de ces mesures reste confidentiel.
Cette déclaration musclée de l’administration américaine marque un tournant dans son implication régionale. Reste à voir si cette pression suffira à désamorcer un conflit qui menace d’embraser davantage la région des Grands Lacs.
Muller Mundeke