Crise en RDC : que retenir de la suite des échanges au Qatar ce samedi 29 mars ?

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Une délégation de l’AFC/M23 et des représentants du gouvernement congolais sont actuellement à Doha, marquant une nouvelle étape dans les efforts de médiation entrepris par le Qatar.

Ce pays du Golfe, qui avait déjà organisé une rencontre entre les présidents congolais et rwandais le 18 mars 2025, continue d’œuvrer en coulisses pour débloquer la crise dans l’Est de la RDC. Cette initiative soulève une question majeure : assiste-t-on à l’amorce d’un dialogue direct entre tous les protagonistes du conflit ?

Officiellement, aucune déclaration n’a été faite sur la présence des délégations congolaises et du M23 à Doha. Ce silence rappelle la discrétion qui avait entouré la rencontre entre Paul Kagame et Félix Tshisekedi, dont l’existence n’avait été révélée qu’au dernier moment. Pour plusieurs diplomates en poste à Kinshasa, cette approche est essentielle pour garantir le succès de telles négociations.

« Lorsque l’information fuite trop tôt, la réunion risque d’être compromise », explique un expert de la région. Cette stratégie tranche avec celle employée par l’Angola, dont les tentatives de médiation à Luanda avaient été annoncées publiquement, exerçant une pression supplémentaire sur les parties prenantes.

Malgré l’absence de communication officielle, plusieurs sources à la présidence congolaise confirment qu’une délégation de Kinshasa, incluant des responsables des services de renseignement, d’autres parlant d’une délégation conduite par la ministre des affaires étrangères, a bien fait le déplacement au Qatar. Du côté du M23, le coordonnateur adjoint Bertrand Bisimwa et le colonel John Imani Nzenze, chef des renseignements de la rébellion, sont arrivés à Doha le vendredi 28 mars 2025.

En revanche, aucune indication ne permet encore d’affirmer qu’une délégation rwandaise est également présente, mais elle serait également présente. L’objectif de ces discussions reste flou, mais plusieurs observateurs estiment qu’elles pourraient servir à préparer un dialogue plus formel entre les parties en conflit.

La question du rôle du Qatar dans la résolution de la crise prend une ampleur croissante. Après la rencontre des présidents congolais et rwandais, certains diplomates assuraient que l’objectif n’était pas de créer un “processus de Doha”, mais plutôt de restaurer la confiance entre les différents acteurs. Toutefois, la poursuite des consultations dans l’émirat laisse entrevoir une implication plus soutenue du Qatar dans la recherche d’une solution durable.

Pour l’instant, aucune rencontre officielle entre la délégation congolaise et les représentants du M23 n’a été confirmée. Plusieurs préalables doivent encore être levés avant une hypothétique table ronde. Néanmoins, des sources proches du dossier évoquent la possibilité d’une réunion tripartite à Doha, incluant également une représentation de Kigali.

Pendant ce temps, la population de l’Est de la RDC suit ces évolutions avec espoir et impatience. Après des années de conflit, une issue diplomatique est attendue avec ferveur. Cependant, la présence à Doha de responsables du M23 sous le coup d’un mandat d’arrêt international, émis par le ministre congolais de la Justice Constant Mutamba, suscite des interrogations sur les concessions que Kinshasa pourrait être prêt à faire pour favoriser une sortie de crise.

Au deuxième jour de ces discussions, jusque-là “informelles”, les négociations semblent encore être à la phase des consultations préliminaires. Reste à voir si cette dynamique aboutira à des engagements concrets et à une relance du dialogue plus profond entre Kinshasa et la rébellion.

Ilunga Mubidi Oscar

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