Les pourparlers entre le gouvernement de la République démocratique du Congo (RDC) et la rébellion de l’AFC/M23 ont repris ce dimanche 4 mai à Doha, au Qatar. Cette relance du dialogue, deux semaines après la signature d’une déclaration conjointe, intervient sous l’égide de la médiation qatarie, avec l’espoir de poser les bases d’un cessez-le-feu durable dans l’est de la RDC.
À l’invitation du Qatar, les délégations des deux parties sont arrivées à Doha durant le week-end. Selon des sources proches des négociations, les échanges de dimanche ont permis un premier contact officiel, bien que les discussions restent pour l’instant préliminaires. Aucun progrès concret n’a encore été enregistré, mais les deux camps s’accordent sur l’importance de poursuivre les efforts en vue d’un apaisement.
Malgré ces signaux positifs, la trêve annoncée en avril semble déjà compromise. La base militaire de Lunyasenge, dans le Nord-Kivu, a récemment été attaquée, une offensive attribuée au M23. Kinshasa a réagi vivement, dénonçant une “provocation” et une “violation grave” du cessez-le-feu. Ce regain de tension assombrit les perspectives du processus en cours à Doha.
Parallèlement au processus mené au Qatar, un autre cadre diplomatique se développe sous l’impulsion des États-Unis. Ce volet concerne directement les relations entre Kinshasa et Kigali, accusé de soutenir le M23.
Le 25 avril, une “Déclaration de principes” a été signée à Washington, engageant les deux pays à négocier un accord de paix. Celui-ci devait être soumis au Département d’État américain le 2 mai, mais les deux parties n’ont pas encore harmonisé leurs contributions respectives. La signature finale, si elle aboutit, devrait réunir les présidents Félix Tshisekedi et Paul Kagame.
Alors que le climat sécuritaire reste instable, la reprise du dialogue à Doha est perçue comme un pas, certes modeste mais crucial, vers une solution politique à la crise qui ensanglante l’est de la RDC. Reste à savoir si la volonté affichée se traduira en actes concrets sur le terrain, condition sine qua non à un apaisement durable.
Patrick Kalume