Crise en RDC : le retour de l’autorité de l’État envisagé par l’EAC-SADC dans les zones du M23

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Les ministres des Affaires étrangères des régions d’Afrique de l’Est (EAC) et d’Afrique australe (SADC) se sont réunis ce lundi à Harare, au Zimbabwe, pour examiner la situation sécuritaire dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC).

L’objectif principal de cette rencontre était d’évaluer les recommandations des chefs d’état-major des deux blocs régionaux et de proposer des mesures concrètes pour restaurer l’autorité de l’État congolais dans les zones actuellement sous occupation du M23. 

Selon le chef de la diplomatie kényane, qui co-présidait la réunion avec son homologue zimbabwéen, les ministres ont adopté une feuille de route stratégique articulée en trois étapes : 

1. Mesures urgentes à court terme (30 jours)

   – Exigence d’un cessez-le-feu immédiat et l’arrêt de toute expansion territoriale par le M23. 
   – Renforcement des mécanismes de vérification et de surveillance confiés à la MONUSCO et à la Conférence internationale sur la région des Grands Lacs (CIRGL). 
   – Déploiement d’une équipe mixte d’experts civils et militaires pour évaluer la situation sécuritaire et humanitaire dans les zones affectées. 

2. Actions intermédiaires (120 jours)

– Plaidoyer auprès de l’ONU pour l’extension du mandat des forces onusiennes, permettant une intervention plus robuste en faveur de la stabilisation du Nord-Kivu et du Sud-Kivu. 
   – Coordination entre la SADC et l’EAC pour une intervention militaire conjointe visant à sécuriser les zones stratégiques et à empêcher toute reprise des hostilités. 

3. Objectifs à long terme

   – Rétablissement progressif de l’autorité du gouvernement congolais sur les territoires actuellement sous contrôle du M23. 
   – Mise en place de mécanismes de désarmement, démobilisation et réintégration (DDR) pour les combattants du M23 et autres groupes armés. 
   – Renforcement de la coopération entre les États de la région pour prévenir toute résurgence des violences et assurer une stabilité durable dans l’est de la RDC. 

Si cette feuille de route marque une avancée significative dans la gestion de la crise sécuritaire en RDC, elle devra encore être entérinée par un sommet des chefs d’État des deux blocs régionaux.

Cette approbation sera cruciale pour assurer l’adhésion politique et militaire des différentes parties prenantes. 

Pour l’instant, la RDC et ses alliés régionaux espèrent que ces engagements seront suivis d’effets concrets et permettront d’ouvrir la voie à une paix durable dans l’est du pays, où les populations continuent de subir les conséquences du conflit.

Patrick Kalume

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