Après plus de trente jours de discussions à Doha (Qatar) avec une délégation du gouvernement congolais, l’Alliance du Fleuve Congo (AFC/M23) a discrètement rappelé ses délégués, sans faire de déclaration officielle.
Conduite par Benjamin Mbonimpa, l’un des deux Secrétaires permanents du mouvement, la délégation est rentrée à Goma en début de semaine, selon des sources proches du groupe rebelle, notamment le journaliste Steve Wembi.
Les contours de ces discussions, entamées sous l’égide des autorités qataries, n’ont jamais été rendus publics, alimentant rumeurs et spéculations dans les milieux diplomatiques et sécuritaires.
Pour certains analystes, ce retrait discret pourrait indiquer qu’un accord aurait été trouvé entre les parties, dans l’attente d’une officialisation. Mais pour d’autres, ce silence radio, tant du côté de Kinshasa que de l’AFC/M23, serait plutôt le signe d’un blocage ou même d’un échec des pourparlers. Le manque de communication officielle jette en effet le flou sur l’issue réelle de ces longues négociations.
Ces pourparlers, dont la durée a largement dépassé les prévisions initiales, avaient pour objectif d’aboutir à une solution politique durable pour mettre fin à la crise sécuritaire persistante dans l’Est de la République Démocratique du Congo. Mais sur le terrain, la situation reste tendue.
À ce jour, les rebelles du M23, soutenus par l’AFC de Corneille Nangaa, contrôlent toujours plusieurs localités stratégiques dans les provinces du Nord-Kivu et du Sud-Kivu, y compris les environs immédiats des chefs-lieux Goma et Bukavu.
Fait notable, Corneille Nangaa, figure politique à la tête de l’AFC, n’a fait aucune déclaration depuis le retour de ses délégués. Ce mutisme contribue à l’opacité du processus en cours, alors que la population de l’Est continue de vivre sous la menace d’un conflit armé qui s’éternise.
Muller Mundeke