Crise en RDC : la RDC et le Rwanda signent enfin l’accord de paix à Washington

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Après des mois de tensions, de pourparlers diplomatiques et de médiation internationale, la République démocratique du Congo (RDC) et le Rwanda ont officiellement signé ce vendredi à Washington un accord de paix historique visant à mettre fin au conflit armé qui ravage l’Est de la RDC depuis plusieurs années.

L’accord, conclu sous l’égide des États-Unis, a été paraphé par Thérèse Kayikwamba Wagner, ministre des Affaires étrangères de la RDC, et son homologue rwandais Olivier Nduhungirehe, en présence du Secrétaire d’État américain Marco A. Rubio, de représentants de l’Union africaine, ainsi que du Togo, pays facilitateur dans ce processus de paix.

Les grandes lignes de l’accord

Selon les informations communiquées à la presse, l’accord signé comprend plusieurs engagements clés :

• Respect de l’intégrité territoriale de chaque pays et interdiction formelle des hostilités entre les parties ;
• Désengagement progressif des zones de tension, en particulier dans les provinces congolaises du Nord-Kivu et du Sud-Kivu ;
• Désarmement des groupes armés non étatiques et intégration conditionnelle de certains combattants dans des structures officielles ;
• Création d’un mécanisme conjoint de coordination sécuritaire, basé sur le Concept d’opérations (CONOPS) adopté le 31 octobre 2024 ;
• Facilitation du retour des réfugiés et des personnes déplacées internes, avec accompagnement humanitaire ;
| Accès sans entrave aux aides humanitaires, sous supervision internationale ;
• Mise en place d’un cadre d’intégration économique régionale, pour stabiliser durablement la région à travers des projets conjoints.

Des zones d’ombre subsistent

Malgré ces avancées, l’accord reste flou sur un point crucial pour Kinshasa : le retrait explicite des troupes rwandaises considérées comme “forces d’occupation” par les autorités congolaises, notamment dans certaines zones actuellement sous contrôle de la rébellion du M23, que Kinshasa accuse d’être soutenue par Kigali.

Si ce retrait n’a pas été clairement stipulé dans le texte, des sources diplomatiques évoquent des discussions en cours pour établir un calendrier précis, supervisé par des observateurs internationaux, pour éviter toute nouvelle escalade.

Un signal fort, mais fragile

Cet accord, bien qu’incomplet sur certains aspects stratégiques, constitue une étape diplomatique majeure dans la résolution du conflit à l’Est de la RDC, qui a déjà causé des milliers de morts et des millions de déplacés.

La communauté internationale, emmenée par Washington, espère que cette dynamique pourra aboutir à un cessez-le-feu durable, à une réhabilitation des institutions locales dans les zones affectées, et à une stabilisation régionale incluant l’ensemble des pays des Grands Lacs.

Reste à savoir si les engagements pris ce 27 juin seront effectivement respectés sur le terrain. Les prochains mois seront déterminants pour juger de la portée réelle de cet accord de paix.

Patrick Kalume

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