Depuis la prise de Goma et de ses environs par l’AFC-M23, le secteur funéraire connaît une baisse notable de ses ventes. Une situation confirmée samedi 9 août 2025 par un artisan local interrogé par RADIOMOTO.NET, qui préfère garder l’anonymat.
Dans l’un des principaux ateliers de fabrication et de vente de cercueils de la ville, le chef d’équipe dresse un constat amer :
« Le travail n’apporte plus de gains aujourd’hui. Nous payons des taxes colossales et la clientèle a fortement baissé. Depuis que les services de MaKao et du Chemin du Ciel vendent aussi des cercueils, nous ne vendons presque plus. Ils sont avantagés, car ils possèdent les concessions où se trouvent les cimetières. Avant, on écoulait 20 à 50 cercueils par mois. Aujourd’hui, on peine à en vendre 4 », regrette-t-il.
La concurrence accrue et la pression fiscale ne sont pas les seuls facteurs de cette crise. Selon lui, une nouvelle tendance pèse lourdement sur le marché : l’usage croissant de sacs mortuaires en lieu et place des cercueils traditionnels.
« Aujourd’hui, beaucoup de gens sont enterrés dans des sacs. Le prix des cercueils a même chuté : avant, on pouvait faire un bénéfice de 30 dollars par pièce, maintenant c’est à peine 10 dollars. Nous travaillons uniquement pour manger », poursuit-il.
Cette réalité illustre la fragilité économique de Goma, où l’insécurité persistante et la cherté de la vie bouleversent tous les secteurs, y compris ceux qui paraissaient autrefois à l’abri des crises.
Muller Mundeke Kalonji