Une vive agitation secoue les réseaux sociaux et les cercles diplomatiques depuis la soirée du 23 juin, suite à la publication puis la suppression rapide d’un message alarmant émanant prétendument du compte officiel des Forces de Défense du Rwanda (RDF) sur la plateforme X (anciennement Twitter).
Le message annonçait que le président Paul Kagame traverserait une grave crise de santé et qu’il serait actuellement dans un état critique.
Le contenu de la supposée déclaration officielle, référencée RDF/DPA/A/10/03/25, affirmait que « l’état du Président est très instable » et qu’il serait « sous soins médicaux intensifs par une équipe spécialisée ». Le document appelait à l’unité nationale et au calme, tout en assurant que « les institutions de la République restent fonctionnelles ».

Ce qui intrigue davantage, c’est la disparition presque immédiate du message, remplacée par un silence pesant des autorités rwandaises. Des captures d’écran ont néanmoins été largement partagées sur la toile, alimentant les spéculations sur l’état réel de santé du président Kagame, âgé de 67 ans et au pouvoir depuis 2000.
Plusieurs internautes, journalistes et analystes s’interrogent : s’agissait-il d’un piratage du compte officiel des RDF ? D’une erreur de communication interne ? Ou bien d’un aveu prématuré que le gouvernement aurait rapidement tenté de contenir ?
Jusqu’à présent, aucune déclaration officielle n’est venue confirmer ni infirmer l’authenticité de ce communiqué troublant.
Le silence des autorités rwandaises contraste avec l’inquiétude croissante observée au sein de la population et dans les milieux politiques régionaux. À Kigali, plusieurs sources proches du gouvernement, contactées sous anonymat, affirment ne pas être en mesure de confirmer la véracité du message diffusé lundi soir.
Ce climat de flottement alimente de nombreuses théories : certains évoquent un éventuel problème de santé majeur, d’autres redoutent une lutte de succession silencieuse, tandis que quelques voix crient déjà à la manipulation politique ou à une tentative de déstabilisation numérique.
À l’heure actuelle, aucune source indépendante n’a pu confirmer l’hospitalisation ou l’indisponibilité du chef de l’État. Le dernier déplacement public de Paul Kagame remonte à une semaine, lorsqu’il avait participé à une conférence à Kigali. Depuis, aucune apparition officielle n’a été enregistrée.
En attendant une communication claire et officielle du gouvernement rwandais, le flou demeure total. Ce qui est certain, c’est que l’épisode a mis en lumière la grande vulnérabilité des États à la désinformation numérique mais aussi la nervosité d’un système politique très centralisé autour d’une seule figure.
Muller Mundeke depuis Beni