Une nouvelle étape inquiétante vient d’être franchie dans l’escalade militaire entre l’Iran, Israël et les États-Unis. Lundi soir, des explosions ont retenti dans le ciel de Doha, capitale du Qatar, après une attaque revendiquée par Téhéran contre la base aérienne américaine d’al-Udeid, la plus grande base des forces américaines dans la région.
Cette offensive iranienne survient au lendemain de frappes américaines contre trois sites nucléaires en Iran, dans un contexte déjà exacerbé par plusieurs jours de bombardements israéliens.
« En réponse à l’action agressive et insolente des États-Unis contre les sites nucléaires iraniens, les puissantes forces armées de la République islamique d’Iran ont frappé la base aérienne d’al-Udeid au Qatar », a déclaré le Conseil de sécurité nationale iranien dans un communiqué.
Selon l’Iran, le nombre de missiles lancés correspondrait à celui des bombes américaines utilisées contre ses installations nucléaires.
Peu après l’attaque, les autorités qatariennes ont confirmé l’interception réussie des projectiles visant la base américaine. Le ministère de la Défense a indiqué qu’aucune victime n’était à déplorer, ni parmi les troupes américaines, ni parmi la population civile. L’espace aérien du pays avait été temporairement fermé peu avant l’attaque.
« L’État du Qatar se réserve le droit de répondre directement, de manière proportionnelle à la nature et à l’ampleur de cette agression flagrante, et conformément au droit international », a averti le ministère des Affaires étrangères de Doha.
Téhéran a tenté de calmer le jeu en assurant que son action ne visait aucunement le Qatar. Mais pour l’émirat, cette attaque constitue une violation grave de sa souveraineté, même si la cible principale était une installation étrangère.
Cette attaque marque un tournant dangereux dans les tensions actuelles. Jamais depuis le début des hostilités, un allié américain du Golfe n’avait été directement impliqué sur son territoire. L’attaque iranienne intervient également dans un climat de solidarité affichée entre Washington et Tel-Aviv, alors que l’armée israélienne continue de mener des opérations soutenues contre des positions iraniennes en Syrie et ailleurs.
Washington n’a pas encore annoncé de riposte, mais selon un haut responsable du Pentagone, l’administration américaine « examine toutes les options ».
Alors que les capitales régionales s’inquiètent d’un élargissement du conflit, l’opinion publique internationale retient son souffle. Le spectre d’un embrasement généralisé au Moyen-Orient, impliquant plusieurs puissances, semble aujourd’hui plus réel que jamais.
Avec Radio France Internationale