Une nouvelle escalade de violence a été enregistrée ce samedi après-midi dans le territoire de Rutshuru, précisément sur l’axe Nyanzale–Nyarubande, où les positions des Wazalendo (VDP) du général Dominique Ndaruhutse ont été violemment pilonnées par les rebelles du M23/AFC.
Selon des sources locales, les tirs d’armes lourdes ont débuté vers 14 heures dans la localité de Kiyeye, située dans le groupement Mutanda, à seulement quatre kilomètres du centre de Nyanzale. Les bombardements proviendraient des hauteurs contrôlées par les éléments du M23/AFC, appuyés par le régime de Kigali, selon plusieurs témoignages recueillis sur place.
“Les détonations étaient intenses et continuaient en plein jour. Personne ne savait exactement ce qui se passait, tout le monde s’est mis à fuir”, rapporte un habitant joint anonymement depuis Nyanzale.
Alors que les pourparlers de paix entre la République Démocratique du Congo et le Rwanda sont censés aboutir à un accord officiel le 27 juin prochain aux États-Unis, cette attaque est perçue comme une provocation qui risque de compromettre les efforts diplomatiques en cours. Plusieurs habitants s’interrogent sur les véritables intentions du M23/AFC au moment même où la communauté internationale appelle à une cessation immédiate des hostilités.
“On parle de paix, mais sur le terrain, c’est la guerre. Pourquoi bombarder un village tenu par les VDP alors que les discussions de paix sont annoncées ?” déplore un notable du coin.
Du côté des VDP (Volontaires pour la Défense de la Patrie), aucune réaction officielle n’a encore été enregistrée. Toutefois, une riposte n’est pas à exclure, et la population locale redoute une détérioration rapide de la situation sécuritaire. Certains déplacés auraient déjà commencé à quitter la zone par crainte d’un affrontement généralisé.
Le village de Kiyeye, au cœur de ces attaques, appartient à la localité de Mubirubiru, une zone stratégiquement située sur la route Nyarubande–Mweso. Sa position géographique en fait un enjeu militaire majeur pour les deux camps.
Pour l’heure, aucun bilan humain ou matériel n’a été communiqué officiellement, mais la tension demeure palpable dans toute la région de Nyanzale, théâtre régulier des affrontements entre les forces loyalistes, les groupes d’autodéfense et les rebelles du M23.
La communauté internationale, déjà préoccupée par la situation humanitaire dans le Nord-Kivu, est appelée à agir urgemment pour éviter une nouvelle catastrophe dans cette partie instable de la RDC.
Muller Mundeke depuis Beni