Un glissement de terrain meurtrier a frappé le site minier artisanal D3 Bibatama, à Rubaya, dans le territoire de Masisi (Nord-Kivu), causant la mort d’au moins 45 personnes, jeudi 19 juin 2025.
Le drame s’est produit dans une mine exploitant du coltan et de la cassitérite, deux minerais prisés dans l’industrie électronique. Selon les témoignages recueillis par la société civile locale, plusieurs centaines de creuseurs étaient présents sur le site au moment de l’effondrement.
Parmi les victimes figurent des femmes et des enfants. Les équipes de secours poursuivent les recherches pour tenter de retrouver d’autres corps ensevelis sous les décombres.
Des inquiétudes sont déjà soulevées sur l’absence d’assistance aux familles endeuillées. La société civile alerte sur le risque que les victimes ne reçoivent ni reconnaissance officielle, ni soutien pour organiser des funérailles dignes.
Elle appelle également à une mobilisation internationale pour renforcer la traçabilité des minerais extraits dans cette zone riche mais instable de Masisi.
Rubaya, où s’est produit l’accident, reste sous le contrôle des rebelles du M23 depuis avril 2024. Cette localité est connue pour ses importantes réserves de coltan, classées parmi les plus productives au monde.
D’après les Nations Unies, près de 120 tonnes de ce minerai stratégique seraient extraites chaque mois avant de transiter illégalement vers le Rwanda.
Le contexte sécuritaire, marqué par la présence de groupes armés, rend l’accès à la zone extrêmement difficile pour les journalistes, les enquêteurs et les humanitaires. Cette situation complique davantage l’identification des victimes et la mise en place d’enquêtes indépendantes sur les causes et les responsabilités liées à cette catastrophe.
Muller Mundeke