Un tournant majeur dans la crise sécuritaire des Grands Lacs. Les délégations techniques de la République démocratique du Congo (RDC) et de la République du Rwanda ont paraphé à Washington un accord de paix ambitieux, sous la médiation active des États-Unis.
Ce texte, fruit de trois jours de négociations intenses, marque une avancée significative vers la fin des hostilités qui minent depuis des années l’Est de la RDC. Il a été finalisé en présence de la sous-secrétaire d’État américaine aux Affaires politiques, Allison Hooker, et sera officiellement signé par les ministres des Affaires étrangères des deux pays le 27 juin 2025, en présence du secrétaire d’État américain Marco Rubio.
Les pourparlers devraient culminer en juillet par une rencontre au sommet entre les présidents Félix Tshisekedi et Paul Kagame, à laquelle devrait également participer le président américain Donald Trump, selon des sources proches du dossier. Cette rencontre devrait sceller définitivement la paix entre les deux pays voisins, longtemps en froid diplomatique et sécuritaire.
Le document paraphé comprend des mesures claires et structurantes pour restaurer la confiance et stabiliser la région :
• Respect de l’intégrité territoriale de chaque État ;
• Interdiction des hostilités, avec un cessez-le-feu immédiat ;
• Désengagement des forces armées dans les zones de conflit ;
• Désarmement des groupes armés non étatiques ;
• Intégration conditionnelle de ces groupes dans les dispositifs étatiques, selon des critères à définir ;
• Création d’un mécanisme conjoint de coordination sécuritaire, fondé sur le CONOPS signé le 31 octobre 2024 ;
• Facilitation du retour volontaire des réfugiés et des personnes déplacées à l’intérieur du pays ;
• Accès humanitaire garanti pour les organisations internationales ;
• Lancement d’un cadre d’intégration économique régionale, pour favoriser le développement et la coopération transfrontalière.
Bien que la situation reste tendue sur le terrain, cet accord est perçu comme une opportunité historique pour désamorcer les tensions récurrentes entre Kigali et Kinshasa, notamment autour des accusations mutuelles de soutien à des groupes rebelles actifs dans le Kivu.
Des observateurs internationaux saluent la volonté des deux parties d’en finir avec des décennies de conflits dévastateurs. Reste désormais à traduire ces engagements en actions concrètes sur le terrain, un défi majeur pour les semaines à venir.
Cet accord pourrait marquer le début d’une nouvelle ère pour l’Est de la RDC et pour la coopération régionale en Afrique centrale. La communauté internationale suit de près l’évolution de ce processus, porteur d’un espoir longuement attendu par les populations victimes du conflit.
Patrick Kalume