Depuis plusieurs jours, les réseaux sociaux et certains médias en ligne s’agitent autour d’une rumeur persistante : le président rwandais Paul Kagame serait gravement malade, voire décédé.
D’autres affirment qu’un intérimaire aurait été désigné pour diriger le pays. Pourtant, à ce jour, aucune source officielle ou indépendante ne confirme ces affirmations.
Le chef de l’État, au pouvoir depuis 2000, fait l’objet de spéculations nourries par une absence remarquée de la scène publique. Certaines publications non vérifiées évoquent une hospitalisation à l’étranger, au Royaume-Uni ou en Allemagne, pour un cancer du cerveau. D’autres avancent qu’un transfert temporaire de pouvoir aurait eu lieu. Rien de tout cela n’a été confirmé par un quelconque canal officiel.
Du côté des autorités, le silence est total. Aucun communiqué, aucune intervention publique ne vient infirmer ou confirmer les informations relayées en ligne. Les médias d’État continuent à publier des messages ou des photos attribués à Paul Kagame, comme si de rien n’était. Ce mutisme laisse le champ libre aux interprétations les plus diverses, alimentant encore davantage la confusion.
Juridiquement, la Constitution rwandaise prévoit à son article 105 que, en cas d’empêchement du président, le Premier ministre assure l’intérim. En cas de vacance prolongée, c’est le président du Sénat qui prend la relève. Mais jusqu’ici, aucune annonce officielle n’a été faite en ce sens. Aucun décret, aucun communiqué présidentiel ni aucune passation de pouvoir n’a été observé.
Certes, les apparitions publiques de Paul Kagame sont devenues rares ces dernières semaines. Cependant, il a été vu en déplacement officiel récemment, notamment lors d’une visite en Algérie le 3 juin 2025. Ces images, diffusées par les médias d’État, tendraient à prouver qu’il est bien en fonction. Néanmoins, l’absence de toute communication récente notamment sur le compte X officiel de la Présidence, resté muet depuis une dizaine de jours entretient l’incertitude.
Le manque de transparence autour de la santé du président est en partie lié à la nature du régime. Le Rwanda est dirigé de manière très centralisée depuis plus de deux décennies, et le contrôle strict de l’information est une constante. Ce contexte favorise naturellement l’émergence de rumeurs, souvent alimentées par des opposants en exil ou des plateformes à la fiabilité douteuse.
Des analystes politiques appellent à la prudence. Selon l’un d’eux, basé à Nairobi, « il est très difficile de savoir ce qui se passe réellement dans les hautes sphères du pouvoir à Kigali. En l’absence de sources crédibles, toute conclusion serait prématurée. »
En définitive, aucune preuve sérieuse ne vient à ce jour accréditer l’hypothèse d’une maladie grave, d’une hospitalisation ou d’un décès du président Paul Kagame. Les rumeurs, aussi nombreuses soient-elles, restent sans fondement tangible.
Tant que les autorités rwandaises ne s’expriment pas de manière claire et officielle, la prudence reste de mise face aux nombreuses spéculations en ligne.
Muller Mundeke depuis Beni
Habari Kivu