Depuis plusieurs jours, des rumeurs circulent sur une possible dégradation de l’état de santé du président rwandais Paul Kagame, voire même sur son décès. Ces spéculations ont pris de l’ampleur après onze jours sans aucune apparition publique du chef de l’État.
Malgré ce silence inhabituel, aucune déclaration officielle n’a été faite par la présidence rwandaise ni par le Front Patriotique Rwandais (FPR-Inkotanyi), le parti au pouvoir. Cette absence prolongée suscite des interrogations aussi bien au Rwanda qu’à l’international.
Selon certaines sources proches du pouvoir, Paul Kagame aurait fait un malaise suite à une maladie non précisée. Il aurait ensuite été évacué discrètement à l’étranger pour recevoir des soins médicaux. Ces informations restent toutefois non confirmées.
L’inquiétude a redoublé ce 16 juin, lors d’une cérémonie de remise de diplômes au Collège de Défense de Nyakinama, un événement généralement présidé par le président en personne. Cette fois, c’est le Premier ministre Edouard Ngirente qui a représenté le gouvernement, sans donner la moindre explication sur l’absence du président.
Le mutisme du gouvernement et l’absence de communication sur les réseaux sociaux officiels alimentent les rumeurs. Ce silence contraste fortement avec le style habituel du régime, connu pour sa communication rigoureuse et bien encadrée.
Il n’existe à ce jour aucune confirmation officielle d’un problème de santé ou d’un incident concernant Paul Kagame. Sa dernière apparition publique remonte au début du mois de juin, lors d’une rencontre avec des officiers de l’armée. Depuis, plus rien.
Plusieurs hypothèses circulent : un repos médical, une retraite stratégique, ou encore une absence volontaire liée à des enjeux sécuritaires ou politiques. Mais en l’absence de communication officielle, toutes ces pistes restent spéculatives.
Cette situation survient dans un contexte régional tendu, notamment avec la République démocratique du Congo, qui accuse régulièrement Kigali de soutenir les rebelles du M23 à l’est de son territoire. Une crise diplomatique persistante à laquelle s’ajoute désormais une inquiétude croissante sur la stabilité politique interne du Rwanda.
Face à cette incertitude, de nombreux observateurs appellent le gouvernement rwandais à sortir du silence et à éclaircir la situation pour rassurer la population et éviter la propagation incontrôlée de fausses informations.
Muller Mundeke depuis Beni