La ville de Goma et ses environs continuent de vivre au rythme macabre d’une insécurité persistante. Dans la nuit de jeudi à ce vendredi 13 juin, deux jeunes hommes ont été abattus par des inconnus armés dans la localité de Bugamba, proche du quartier Ndosho, dans la commune de Karisimbi.
Parmi les victimes figure Rama, un jeune passionné de football, bien connu dans son quartier pour son implication dans les activités sportives locales. Selon des témoins, il aurait été surpris par ses agresseurs près du terrain de Kabasha, tristement célèbre pour avoir été le théâtre de l’assassinat d’un jeune marié en avril dernier.
« C’était un garçon respecté, très engagé dans le sport local. Il jouait souvent dans les matchs de quartier et rêvait d’une carrière dans le football », témoigne Maliza Hangi, un habitant du voisinage.
La deuxième victime, surnommée Papa, est apparue dans une vidéo largement relayée sur les réseaux sociaux dans la nuit. Les circonstances exactes de sa mort restent floues, mais les images le montrent gisant au sol, visiblement atteint par balle.
La peur règne désormais dans ce secteur de Nyiragongo, une entité administrative située en périphérie immédiate de Goma. Les habitants dénoncent l’inefficacité des mesures sécuritaires instaurées depuis plusieurs mois, notamment les couvre-feux.
« Chaque nuit, c’est la peur au ventre. On ne sait plus qui est qui. Même les couvre-feux ne servent plus à rien », déplore Sifa Nyarasa, une résidente de Bugamba.
Des rumeurs font état d’une troisième victime près du camp militaire de Katindo, récemment détruit lors des combats avec les forces du M23-AFC. Mais à ce stade, l’information reste difficile à vérifier.
Depuis la prise de Goma par la coalition M23-AFC, le 27 janvier dernier, la situation sécuritaire ne cesse de se détériorer. L’administration militaire mise en place peine à contenir la criminalité, qui semble gagner en intensité.
« La gestion de la sécurité est devenue un défi quotidien. Rien n’est plus comme avant, sous l’autorité des forces loyalistes », commente Blaise Lutaza, activiste des droits humains, joint par lesvolcannews.net.
Pendant ce temps, les familles pleurent leurs morts, les jeunes fuient les terrains de sport, et la ville de Goma, autrefois vitrine touristique du Nord-Kivu, s’enlise dans une spirale de peur et de violence.
Muller Mundeke