Sud-Kivu : au moins neuf civils tués dans de violents combats entre M23 et Wazalendo à Katana

Compress 20250608 100319 9509

La localité de Katana, située à environ 45 km au nord de Bukavu, dans le territoire de Kabare, a été le théâtre de violents affrontements samedi 7 juin entre les rebelles du M23 (alliés à l’AFC) et les combattants Wazalendo. Les échanges de tirs, qui ont duré près de cinq heures de 14h30 à 18h00 ont plongé la zone dans une atmosphère de terreur et de chaos.

Selon plusieurs sources concordantes sur place, les combats ont éclaté en plein centre commercial alors que de nombreux habitants étaient rassemblés au marché local. Pris au piège dans les tirs croisés, de nombreux civils n’ont pas eu le temps de se mettre à l’abri.

Le bilan provisoire fait état d’au moins neuf civils tués, dont sept jeunes garçons et deux filles, selon des témoignages recueillis auprès des habitants et d’acteurs de la société civile. Trois des victimes ont été abattues dans le quartier de Cegera, alors qu’elles participaient à une cérémonie chez un prêtre local. D’autres sources font état de plusieurs blessés graves et de personnes toujours portées disparues.

Certaines images très choquantes circulent sur les réseaux sociaux, montrant l’ampleur du drame. En raison de leur caractère sensible, elles ne seront pas publiées par respect pour les familles des victimes.

Outre les pertes humaines, les affrontements ont causé d’importants dégâts matériels. Des maisons ont été endommagées ou détruites par des tirs de roquettes. Des témoins évoquent des scènes de panique alors que les combattants du M23 circulaient encore dans certains quartiers samedi en fin de journée.

La situation sécuritaire à Katana demeure fragile, bien que le calme soit revenu ce dimanche 8 juin. La population, traumatisée, redoute une reprise des hostilités à tout moment.

Plusieurs organisations de la société civile du Sud-Kivu ont vivement condamné cette nouvelle flambée de violence et ont lancé un appel urgent aux autorités congolaises et aux partenaires internationaux pour que des enquêtes indépendantes soient ouvertes. Elles exigent que les responsabilités soient clairement établies et que les auteurs de ces actes soient traduits en justice.

Une fois de plus, ce sont les civils qui paient le prix fort dans cette guerre qui ne dit pas son nom. L’impunité ne peut plus continuer, déclare un membre d’une coordination locale de la société civile.

La guerre dans l’est de la République démocratique du Congo continue de faire des victimes parmi les populations innocentes, alimentant un climat de peur, de colère et de désespoir. Katana en est aujourd’hui une nouvelle illustration tragique.

Ilunga Mubidi Oscar

Related Post

Leave a Reply

Your email address will not be published. Required fields are marked *