Le ministre Muhindo Nzangi, a lancé un appel virulent ce vendredi 30 mai à l’endroit des groupes Wazalendo encore présents aux alentours de Goma, les exhortant à s’opposer fermement à toute tentative d’installation ou de déplacement de l’ancien président Joseph Kabila dans cette ville stratégique de l’Est du pays.
Selon lui, Kabila ne doit pas trouver sommeil à Goma. Il estime qu’il faut l’empêcher de se promener librement dans cette ville, car il préparerait un plan machiavélique.
Nzangi, figure politique originaire du Nord-Kivu, accuse ouvertement l’ancien chef de l’État d’être le véritable commanditaire des rébellions successives dans la région, notamment du M23 et plus récemment de l’Alliance du Fleuve Congo (AFC).
Il affirme que depuis le début, Kabila serait le commandant du M23 et de l’AFC. À l’en croire, pendant ses 18 années de pouvoir, il aurait infiltré l’armée congolaise au point de la rendre incapable de défendre efficacement le territoire national. Il ajoute que lors des affrontements récents, Joseph Kabila aurait personnellement contacté certains généraux qui lui sont restés fidèles pour les inciter à abandonner des positions militaires entre les mains des rebelles.
Nzangi rappelle qu’il avait déjà dénoncé cette collusion en 2013, ce qui lui avait valu une arrestation. À l’époque, il affirmait que le M23 et les FARDC avaient un seul commandant : Joseph Kabila. Aujourd’hui, estime-t-il, les faits lui donnent raison.
Il accuse également l’ancien président de complicité avec les services de renseignement rwandais et de distribution illégale de carrés miniers aux officiers rwandais, aussi bien au Kivu qu’au Katanga. Pour Nzangi, le projet de Joseph Kabila viserait à occuper durablement ces provinces stratégiques en vue d’une balkanisation du pays.
Selon lui, les Wazalendo ont un rôle important à jouer pour contrecarrer ce projet et protéger l’intégrité du territoire national.
Ces déclarations interviennent dans un contexte particulièrement tendu, marqué par les affrontements entre les forces armées congolaises, les groupes d’autodéfense et les rebelles du M23. Les propos du ministre pourraient accentuer davantage les tensions dans une région déjà fragile.
Pour l’heure, aucune réaction officielle n’a encore été enregistrée du côté de Joseph Kabila ou de son entourage face à ces accusations.
Ilunga Mubidi Oscar