Plus de trois mois après la mort tragique du général-major Peter Cirimwami Nkuba, ancien gouverneur militaire de la province du Nord-Kivu, sa famille biologique rompt le silence et lance un appel pressant au gouvernement congolais.
Elle réclame la restitution du corps de l’officier afin de pouvoir lui offrir des obsèques dignes, conformément à ses volontés.
Dans une déclaration poignante, largement relayée sur les réseaux sociaux, les proches du général Cirimwami s’adressent directement au président de la République, au peuple congolais ainsi qu’à l’opinion internationale.
« Le caractère solennel, sacré et l’urgence du moment recommandent que nous nous adressions au Président de la République démocratique du Congo, au peuple Congolais et à l’opinion internationale pour demander cette grâce. Nous cherchons simplement à inhumer dignement celui-là même qui est fils, père, époux et frère. Permettez que ce soit possible, Excellence Monsieur le Président de la République. Nous voulons enterrer Peter pour enfin faire notre deuil, et que son âme puisse maintenant se reposer en paix. »
La famille dénonce en outre l’intention de procéder à une inhumation à l’encontre des dernières volontés du défunt. Elle évoque également un contexte trouble autour de sa mort, évoquant un possible « complot bien orchestré » plutôt qu’un décès sur le champ de bataille.
« Nous attirons votre attention qu’il n’est pas mort aux combats mais par un complot bien orchestré. Beaucoup d’autres meurtres ont été perpétrés à cet endroit, sans compter le nombre de personnes qui y ont subi des atrocités », déplore la famille.
Le général Peter Cirimwami est décédé le vendredi 24 janvier 2025, selon un communiqué des FARDC, après avoir été blessé par balle lors des affrontements entre les Forces armées de la RDC et les rebelles du M23. Son décès avait suscité de vives réactions dans tout le pays, tant pour son rôle stratégique que pour les circonstances floues entourant sa mort.
Alors que les hommages se sont multipliés à travers la nation, la question de sa sépulture reste entière. Sa famille, visiblement exclue des décisions officielles concernant les funérailles, réclame aujourd’hui justice et respect.
Ce nouvel appel vient raviver le débat sur la transparence autour de la gestion des décès de hauts gradés dans un contexte sécuritaire aussi tendu que celui de l’Est de la RDC.
Muller Mundeke
Habari Kivu