Les négociations de paix entre le gouvernement congolais et les rebelles de l’AFC-M23, en cours à Doha (Qatar), stagnent malgré plus d’une semaine de discussions. Censés apaiser les tensions et mettre fin à l’insécurité persistante dans l’Est de la République démocratique du Congo, ces pourparlers entrent dans une phase d’incertitude.
Selon Africa Intelligence, le deuxième round de ces discussions, entamée la semaine dernière, n’a toujours pas abouti à un consensus. Le médiateur qatari a été contraint de prolonger les échanges d’au moins une semaine, faute d’accord entre les parties.
« Les négociations en cours à Doha entre l’AFC-M23 et le gouvernement de Kinshasa n’ont pas encore abouti. Le médiateur qatari a prolongé les pourparlers, espérant rapprocher les deux camps », rapporte le média spécialisé.
Parallèlement, une autre initiative diplomatique est en préparation à Washington, où une rencontre entre les présidents Félix Tshisekedi (RDC) et Paul Kagame (Rwanda) est attendue. Un accord de paix bilatéral, sous l’égide des États-Unis, était pressenti, avec même la présence annoncée de l’ancien président américain Donald Trump. Mais là encore, les choses prennent du retard.
Toujours selon Africa Intelligence, la signature de l’accord pourrait être repoussée à la fin du mois de juin, voire au début juillet et non plus en mi-juin comme c’était annoncé. Plusieurs autres capitales, dont Doha, Lomé, Luanda et Paris, pourraient être associées à la tenue de cette rencontre.
Dans une récente déclaration, le président rwandais Paul Kagame a exprimé ses préoccupations face à l’état actuel des relations entre Kigali et Kinshasa.
« Nous n’avons pas encore réussi à nous entendre », a-t-il reconnu, avant d’ajouter : « Beaucoup d’acteurs, comme le Qatar ou les États-Unis, essaient d’aider, mais aucun résultat concret n’a encore été obtenu. Tout le monde essaie. »
De son côté, le président Tshisekedi reste discret sur l’évolution de ces tractations, alors que la pression internationale s’intensifie pour un règlement rapide du conflit.
Pendant ce temps, la situation sécuritaire reste tendue sur le terrain. Des affrontements sporadiques se poursuivent entre les combattants du M23, les Forces armées de la RDC (FARDC) et les groupes d’autodéfense dits Wazalendo. Les civils, une fois de plus, paient le prix fort de cette instabilité persistante.
Patrick Kalume
Crise en RDC : où en est-on avec les négociations de Doha entre Kinshasa et AFC-M23 et de Washington avec Kigali ?
