Après des années d’attente, la ville de Lusambo, chef-lieu de la province du Sankuru, a enfin vu renaître la présence de la Radiotélévision nationale congolaise (RTNC).
Le gouverneur provincial a procédé à l’inauguration officielle de cette station, saluée par les autorités locales comme un retour symbolique du service public audiovisuel dans une région longtemps négligée par Kinshasa.
Mais si l’événement a été marqué par des discours enthousiastes et des applaudissements nourris, les images de la cérémonie suscitent un sentiment plus contrasté. Le bâtiment, modeste, semble avoir été rafistolé à la hâte ; les équipements sont basiques, le mobilier rudimentaire, et l’ensemble donne davantage l’impression d’un poste local improvisé que d’une antenne d’un média national.
Cette inauguration, censée marquer un tournant dans la couverture médiatique régionale, soulève ainsi une interrogation de fond : assiste-t-on à un véritable renouveau de la RTNC ou à une opération de communication aux allures de poudre aux yeux ?
Dans un pays où le service public devrait incarner l’unité nationale, la qualité, et la modernité, les conditions dans lesquelles cette station est relancée à Lusambo laissent perplexe.
Pour une population qui a longtemps souffert d’isolement médiatique, cette réouverture est-elle vraiment à la hauteur des attentes ? Ou ne fait-elle que mettre en lumière, une fois de plus, les limites criantes de l’investissement public en dehors des grandes villes ?
Muller Mundeke