Guerre en RDC : le départ des militaires rwandais exigé par les USA avant tout accord définitif

Compress 20250502 100629 9186

Alors qu’un nouveau chapitre diplomatique s’ouvre ce vendredi à Washington, les États-Unis ont clairement établi les lignes rouges : aucun accord de paix définitif entre la République démocratique du Congo et le Rwanda ne sera signé sans un retrait préalable des forces rwandaises du territoire congolais.

Dans une interview exclusive accordée à Reuters, Massad Boulosa, conseiller principal du président américain pour l’Afrique, a rappelé la position ferme de la Maison Blanche : « Avant toute cérémonie officielle ici, le Rwanda devra retirer ses troupes de la RDC et cesser tout appui au M23. En contrepartie, Kinshasa devra aussi s’engager à répondre aux préoccupations sécuritaires du Rwanda, notamment en ce qui concerne les FDLR. »

Cette déclaration intervient à l’aube d’une nouvelle étape diplomatique cruciale. À Washington, les délégations congolaise et rwandaise sont attendues pour présenter séparément des avant-projets d’accord de paix, dans le prolongement de la déclaration de principes signée il y a une semaine sous médiation américaine.

Cette initiative s’inscrit dans une mobilisation diplomatique plus large autour de la crise dans l’Est de la RDC. L’Union européenne, la Belgique et le Royaume-Uni multiplient les démarches pour soutenir les efforts de désescalade.

Maxime Prévot, ministre belge des Affaires étrangères, a récemment bouclé une tournée dans la région des Grands Lacs sans escale à Kigali, un signal fort alors que les relations diplomatiques entre la Belgique et le Rwanda restent gelées. Bruxelles soutient néanmoins activement le processus de paix, appelant à inclure les dynamiques internes congolaises, notamment les initiatives de dialogue portées par les Églises.

De son côté, Tiffany Sadler, émissaire du Royaume-Uni pour l’Afrique des Grands Lacs, en visite cette semaine, a affirmé l’engagement de Londres : « La stabilité régionale est une condition indispensable pour bâtir une prospérité partagée. Le Royaume-Uni est prêt à accompagner toute avancée significative. »

Alors que le conflit dans l’Est continue de faire rage, le sommet de Washington représente un moment de vérité. La pression est maximale sur les parties impliquées, appelées à faire preuve de bonne foi et de volonté politique pour mettre fin à une crise qui dure depuis trop longtemps.

L’issue de cette séquence diplomatique pourrait bien redessiner les rapports de force dans la région et ouvrir, enfin, une fenêtre d’espoir pour les millions de civils pris en étau entre armées régulières, groupes rebelles et intérêts géostratégiques.

Patrick Kalume

Related Post

Leave a Reply

Your email address will not be published. Required fields are marked *