Un tournant diplomatique majeur s’est joué ce mardi dans la capitale du Qatar, où les délégations de la République démocratique du Congo (RDC) et du Rwanda se sont retrouvées autour de leurs partenaires internationaux pour faire avancer les discussions sur la crise sécuritaire dans l’est congolais.
Organisée à l’initiative de Doha, cette réunion s’inscrit dans la continuité du sommet trilatéral du 18 mars ayant réuni les présidents Félix Tshisekedi, Paul Kagame et Cheikh Tamim ben Hamad Al Thani. Y ont pris part des représentants du Qatar, des États-Unis, de la France, du Togo, de la RDC et du Rwanda, mobilisés autour d’un objectif commun : jeter les bases d’un cessez-le-feu durable dans les provinces orientales de la RDC, en proie aux violences depuis des années.
Au cœur des échanges, le dialogue entre Kinshasa et l’Alliance Fleuve Congo / M23, groupe rebelle soutenu par Kigali, selon les autorités congolaises et plusieurs rapports onusiens. Les parties ont salué la récente déclaration conjointe signée entre le gouvernement congolais et l’AFC/M23, sous l’égide du Qatar, qui réaffirme leur volonté de respecter un cessez-le-feu. Cet engagement est jugé crucial pour faciliter l’acheminement sécurisé de l’aide humanitaire dans les zones touchées par le conflit.
Les discussions ont également mis en lumière l’urgence de répondre à la crise humanitaire persistante dans l’est de la RDC, ainsi que la nécessité d’un dialogue approfondi sur les causes profondes du conflit, allant des tensions ethniques aux enjeux de gouvernance locale et d’exploitation illégale des ressources naturelles.
Cette initiative diplomatique bénéficie du soutien actif de l’Union africaine, avec un rôle central joué par le président togolais Faure Gnassingbé, désigné médiateur officiel. Les participants ont également salué les avancées obtenues lors du sommet conjoint EAC-SADC de Dar es Salaam (février 2025) et la signature de la Déclaration de principes à Washington le 25 avril dernier, qui fixe un cadre politique pour une sortie de crise.
Les représentants ont unanimement appelé à une résolution rapide du conflit, dans le respect de la souveraineté et de l’intégrité territoriale des deux pays, conformément aux résolutions de l’Union africaine et de l’ONU.
En accueillant ces discussions de haut niveau, Doha confirme son rôle croissant sur la scène diplomatique africaine. Les délégations présentes ont exprimé leur profonde reconnaissance au Qatar pour sa contribution à la facilitation des pourparlers et ont réaffirmé leur engagement à poursuivre ce processus.
Ce cycle de négociations se poursuivra à Washington le 2 mai, où un projet d’accord de cessez-le-feu pourrait être officiellement présenté. Ce sera un test décisif pour la volonté politique des acteurs impliqués et pour l’avenir de la paix dans l’est de la RDC.
Muller Mundeke