Nord-Kivu : le CICR évacue des centaines de militaires FARDC et de policiers réfugiés dans les camps de la MONUSCO à Goma

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Une opération humanitaire d’envergure a été lancée ce mercredi par le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) à Goma, chef-lieu de la province du Nord-Kivu. À la demande conjointe des autorités congolaises, de la MONUSCO et de l’Alliance du Fleuve Congo/M23, l’organisation a amorcé le transfert de plusieurs centaines de militaires désarmés des FARDC et de policiers de la PNC, ainsi que de leurs familles, vers Kinshasa.

Ces personnes, qui s’étaient réfugiées depuis plusieurs mois dans une base de la MONUSCO à Goma pour échapper aux combats avec les rebelles du M23, seront désormais prises en charge par les autorités nationales à leur arrivée dans la capitale congolaise. Le transfert se déroulera par étapes, sous haute sécurité.

« Le CICR met à profit sa neutralité et son expertise pour faciliter le dialogue humanitaire entre les parties, dans des contextes souvent complexes », a souligné François Moreillon, chef de la délégation du CICR en RDC. Myriam Favier, cheffe de la sous-délégation à Goma, a précisé que « toutes les personnes transférées ont donné leur consentement libre et éclairé ».

Le rôle du CICR dans cette opération n’est pas de participer aux négociations politiques, mais de garantir le bon déroulement pratique du processus, en tant qu’intermédiaire neutre. L’organisation s’est également engagée à veiller au respect des normes du droit international humanitaire tout au long du transfert.

Selon des sources proches du dossier, un premier convoi a quitté Goma tôt dans la matinée de ce mercredi. La sécurité des déplacés est assurée conjointement par les parties prenantes, qui ont convenu d’un protocole strict pour garantir leur intégrité physique.

Cette initiative, bien que présentée comme planifiée de longue date par le CICR, intervient dans un contexte de décrispation relative entre Kinshasa et l’AFC/M23. Pour plusieurs observateurs, elle pourrait signaler une volonté tacite de rapprochement, en prélude à de possibles discussions de paix.

Ce transfert marque une étape importante dans la gestion des conséquences du conflit en cours dans l’est de la RDC, où de nombreux membres des forces loyalistes s’étaient retrouvés pris au piège des affrontements, contraints de trouver refuge dans les installations onusiennes.

Patrick Kalume

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