Le Président congolais Félix-Antoine Tshisekedi s’est exprimé pour la première fois sur la déclaration de principes signée le 25 avril à Washington entre la République démocratique du Congo et le Rwanda, sous médiation américaine.
Devant la presse nationale et internationale ce mardi 29 avril, lors d’une conférence conjointe avec son homologue bissau-guinéen Umaro Sissoco Embaló, il a qualifié cet accord de « pas dans la bonne direction » en vue du retour de la paix dans l’Est du pays.
« Je ramènerai la paix, mais une paix véritable et définitive. Après ce que vous êtes en train de voir, il n’y aura plus de problème d’instabilité en RDC. C’est mon vœu et mon serment », a-t-il déclaré avec force ce mardi à Kinshasa.
Un engagement fort, qui marque une volonté renouvelée du chef de l’État d’en finir avec les cycles récurrents de violences qui ensanglantent l’Est congolais depuis des décennies.
La déclaration de Washington, signée sous l’égide du secrétaire d’État américain Marco Rubio, engage les deux pays à une série d’actions concrètes :
– reconnaissance mutuelle de leur souveraineté et intégrité territoriale,
– coopération en matière de sécurité,
– promotion de l’intégration économique régionale,
– facilitation du retour des personnes déplacées,
– soutien au mandat de la MONUSCO,
– élaboration d’un futur accord de paix durable.
C’est la ministre congolaise des Affaires étrangères, Thérèse Kayikwamba Wagner, et son homologue rwandais, Olivier Nduhungirehe, qui ont apposé leurs signatures sur le document, en présence de diplomates américains et de représentants de la communauté internationale.
Si cette déclaration ne met pas un terme immédiat aux tensions, elle constitue néanmoins une base de dialogue inédite entre Kinshasa et Kigali, deux capitales aux relations historiquement tendues, notamment à cause du rôle présumé du Rwanda dans le soutien aux groupes armés opérant dans le Kivu.
Le soutien explicite des États-Unis, qui endossent le rôle de garant de ce processus, est également perçu comme un levier diplomatique majeur.
Reste à savoir si cette volonté affichée se traduira, sur le terrain, par une désescalade réelle et un apaisement durable. En attendant, le Président Tshisekedi réaffirme sa promesse : faire taire les armes et restaurer l’autorité de l’État sur l’ensemble du territoire.
Patrick Kalume