Trois mois après la prise de la ville de Goma par les rebelles de l’Alliance du Fleuve Congo (AFC/M23), les troupes de la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC) ont quitté discrètement la capitale provinciale du Nord-Kivu ce mardi 29 avril 2025 au matin.
Le retrait s’est fait sans tambour ni trompette, à l’abri des regards médiatiques et sans communication officielle détaillée.
Selon des sources proches de l’AFC/M23, qui contrôle actuellement Goma, les militaires de la SADC ont traversé la Grande Barrière principal poste-frontière entre la République démocratique du Congo (RDC) et la ville rwandaise de Gisenyi. Aucune information n’a été fournie sur l’effectif exact des troupes engagées dans ce retrait.
Initialement, un accord prévoyait le départ des forces de la SADC via l’aéroport international de Goma, avec leurs équipements. Mais cet arrangement a été remis en cause quelques semaines plus tard, après une attaque conjointe des FARDC (Forces armées de la RDC) et des milices Wazalendo contre les positions de l’AFC/M23 dans les quartiers ouest de la ville.
À la suite de cet assaut, les rebelles ont accusé les troupes de la SADC de partialité et de complicité dans l’attaque, exigeant leur retrait immédiat et sans condition.
Ce départ marque un nouveau tournant dans la crise sécuritaire de l’est de la RDC, alors que les tensions restent vives entre les forces loyalistes, les groupes armés locaux et les rebelles du M23, désormais rebaptisés AFC. La discrétion entourant le retrait des troupes régionales laisse planer des zones d’ombre sur les dessous politiques et militaires de cette manœuvre.
Patrick Kalume
habarikivu@gmail.com