Un pas important vers la réconciliation entre la République démocratique du Congo (RDC) et le Rwanda a été franchi vendredi 25 avril à Washington. Sous l’égide du secrétaire d’État américain Marco Rubio, les deux pays ont signé une déclaration de principes visant à restaurer la confiance et renforcer la coopération bilatérale.
La ministre congolaise des Affaires étrangères, Thérèse Kayikwamba Wagner, et son homologue rwandais, Olivier Nduhungirehe, ont officialisé cet engagement lors d’une cérémonie au département d’État américain. Les États-Unis, garants de cette initiative diplomatique, ont salué une avancée majeure dans les efforts de stabilisation régionale.
Mais un détail a attiré l’attention : au moment de sceller cet accord par une poignée de main, la ministre congolaise s’est abstenue de tout contact physique avec son homologue rwandais. Un geste manqué qui n’est pas passé inaperçu.
Interrogé sur cette réserve, le chef de la diplomatie rwandaise a réagi avec sobriété :
« Il s’agit d’une décision personnelle de la ministre congolaise. Depuis sa nomination, elle refuse systématiquement de serrer la main à un représentant rwandais. C’est contraire aux usages diplomatiques, mais ce n’est pas grave pour moi », a déclaré Olivier Nduhungirehe.
Ce refus de contact physique, bien que symbolique, traduit la profondeur du contentieux historique entre les deux pays, marqué par des tensions frontalières, des accusations mutuelles de soutien à des groupes armés, et une méfiance enracinée.
En rappel, la déclaration signée engage la RDC et le Rwanda à :
– Reconnaître mutuellement leur souveraineté et leur intégrité territoriale ;
– Répondre aux préoccupations sécuritaires de part et d’autre ;
– Favoriser l’intégration économique régionale ;
– Faciliter le retour des personnes déplacées ;
– Soutenir la mission onusienne MONUSCO ;
– Travailler à l’élaboration d’un accord de paix durable.
Si le geste manqué entre les deux ministres rappelle que la route vers la réconciliation est semée d’embûches, la signature de ce document marque néanmoins une volonté commune d’aller de l’avant.
Reste à savoir si les engagements pris à Washington sauront se traduire en actes concrets sur le terrain. Mais pour beaucoup, ce premier pas même sans poignée de main était nécessaire.
Patrick Kalume